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Les silences d’Abdelmassih H.

Quatre jours après l'effroyable attaque d'Annecy, on ne connaît pas encore les motivations de l'homme au couteau


Les silences d’Abdelmassih H.
Vue aérienne d'Annecy © Francois Glories/SIPA

Le suspect de l’attaque d’Annecy n’aurait rien dit pendant ses 48 heures de garde à vue. Pourquoi la si libérale Suède – du moins à l’époque – n’a pas voulu intégrer Abdelmassih H. à sa communauté nationale, alors que sa propre épouse était naturalisée ?


Jeudi 8 juin dernier, la France renouait avec la trop habituelle horreur des attaques au couteau. Cette fois-ci, les victimes étaient des enfants en bas âge dans un parc longeant le majestueux lac bordant la ville d’Annecy. Répondant au nom d’Abdelmassih H., l’assaillant de 31 ans est un réfugié syrien installé en France depuis tout juste quatre mois qui vivait dans un hall entre deux immeubles du centre de la ville. L’homme dont le prénom porté généralement par les chrétiens arabophones signifie « serviteur du messie », a embrassé une croix durant la commission de ces actes barbares et hurlé dans un anglais aléatoire « In the name of Jesus Christ » avant d’évoquer son ex-épouse et sa fille… du même âge que les enfants du parc. Depuis son arrestation et sa mise en garde à vue, il a gardé le silence, n’exprimant pas plus de remords que d’explications quant à son geste. Prostré en position fœtale dans sa cellule, il ne s’est pas alimenté et n’a pas bougé.

Naturalisation refusée en Suède…

La magistrate chargée de l’enquête n’a pour l’heure pu rapporter que des éléments matériels peu concluants, indiquant qu’Abdelmassih H. portait un couteau pliable, deux images pieuses chrétiennes, une croix autour du cou, 480 euros en espèces et un permis suédois. Abdelmassih H. était en effet passé par la Suède après s’être enfui en Turquie durant la guerre civile syrienne. Après avoir obtenu un permis de séjour permanent en 2013, il s’était installé avant de faire souche avec son épouse, une autre Syrienne qui avait obtenu la nationalité suédoise en 2021. De son côté, Abdelmassih H. avait vu toutes ses demandes de naturalisation refusées par les autorités suédoises, avant que l’Office suédois des migrations ne rejette définitivement sa demande en février 2022.

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Pourquoi la si libérale Suède, du moins à l’époque, n’a pas voulu intégrer Abdelmassih H. à sa communauté nationale alors que sa propre épouse était naturalisée ? Tout simplement parce qu’il avait déclaré avoir servi dans l’armée syrienne de juin 2011 à décembre 2012. Suffisant pour l’Office des migrations suédois puisqu’un « candidat à la naturalisation » qui aurait pu être actif ou aurait eu « une influence décisive sur une organisation dont on pense que les activités comprenaient des abus systématiques, étendus et flagrants tels que la torture, le meurtre et les exécutions extrajudiciaires ne peut pas obtenir la nationalité suédoise avant prescription d’un délai spécifique ». Lequel a été fixé à vingt-cinq ans.

… mais résident permanent

Il y a là une forme de bon sens, de logique élémentaire. Pourtant, en dépit de son passé militaire probablement traumatique, Abdelmassih H. a été admis en tant que résident permanent et a pu, grâce aux accords de Schengen, se promener dans toute l’Europe et commettre son acte démoniaque de la semaine passée. Au fond, l’important n’est pas de savoir s’il était musulman ou chrétien, si son acte était ou non politiquement motivé. De toute évidence, bien que la magistrate chargée de l’instruction se soit montrée prudente en déclarant qu’à ce stade il n’était pas possible de se prononcer sur le fait qu’Abelmassih H. souffre d’une maladie mentale, l’homme était un désaxé profond. Quelle autre civilisation que la nôtre a permis de laisser entrer sur son territoire des centaines de milliers de personnes revenant de zones de conflits particulièrement violentes, totalement inadaptées à notre mode de vie et donc potentiellement dangereuses ?

Si tous les « migrants » de Syrie, du Soudan, du Congo ou d’Afghanistan, ne sont pas tous des candidats à l’assassinat, au viol, au trafic de drogue, à la mendicité ou au vol, il y a de toute évidence parmi eux de nombreux profils qui en sont capables. On le voit bien, du reste, avec l’affaire d’Annecy. L’islamo-terrorisme est une circonstance aggravante du dérèglement des flux migratoires, mais il n’y a pas besoin de ce problème supplémentaire pour que ces arrivées soient déjà en elles-mêmes indésirables. La vérité est que nous subissons un phénomène qui ne peut être combattu qu’avec une grande coordination européenne et une résolution sans faille. Assaillie par ces exilés, la Suède a d’ailleurs fini par choisir un gouvernement qui a fait de la lutte contre l’immigration sa priorité absolue. Actuel premier ministre de Suède, Ulf Kristersson a même affirmé qu’il allait engager la rétro-migration de nombreux individus prétendument « réfugiés » ou arrivés dans la clandestinité.

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Décivilisation

Chargé de recherches au CNRS, Xavier Briffault explique à Atlantico qu’une méta-analyse portant sur 40 études et  11 000 personnes montre « une prévalence de troubles dépressifs chez les migrants de 32%, soit presque trois fois plus élevée que dans la population générale (…) La prévalence des troubles de stress post-traumatique est de 31%, soit 18 fois plus élevée qu’ici, en France, où le taux de ce type de troubles est généralement bas ». En janvier 2022, un Français ancien soldat d’élite en Afghanistan surnommé le « cannibale des Pyrénées » s’échappait de l’hôpital Marchant de Toulouse et agressait une femme âgée de 72 ans dans l’espoir de littéralement la dévorer. Un voisin s’interposait alors en pleine nuit, opposant son fusil pour se défendre. Un héros comme Henri. Nous avons déjà des crimes commis par nos propres « traumatisés », bien qu’il ne s’agisse pas d’une excuse : pourquoi en importer d’autres par millions ?

Pourtant, certains s’acharnent. Idéologues, ils ne voient pas le problème, ignorent la récurrence des cas graves. Ainsi de Benoit Hamon qui nous exhorte à ne pas « exploiter la peur ». Pour le socialiste, « demain la migration ne sera pas le problème, mais peut-être la solution ». De l’autre côté, il y a Henri, Français héroïque à qui l’on cherche des poux parce que trop catho et trop patriote. Bref, nous évoluons dans une réalité parallèle où la vérité est sans cesse attaquée. L’immigration massive de personnes qui échappent à l’horreur pour l’importer ici est un crime contre notre pays, contre notre civilisation. Nous ne pouvons plus laisser des bombes à retardement errer dans les rues. Le cas d’Annecy, malgré ses spécificités et ses zones d’ombre, l’illustre crûment.



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Gabriel Robin est journaliste rédacteur en chef des pages société de L'Incorrect et essayiste ("Le Non Du Peuple", éditions du Cerf 2019). Il a été collaborateur politique

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