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PMA: une agression sans précédent contre les générations, les enfants, la famille

Une loi inutile aux yeux des opposants


PMA: une agression sans précédent contre les générations, les enfants, la famille
François-Xavier Bellamy lors de la manifestation contre la loi bioéthique, le 19 janvier 2020 ©ISA HARSIN/SIPA Numéro de reportage: 00940829_000055

Dimanche 19 janvier, les personnalités politiques étaient assez peu nombreuses à manifester contre la PMA pour toutes. Parmi elles, toutefois, Jean-Frédéric Poisson ou François-Xavier Bellamy ont redit avec force en quoi cette loi était dommageable.


Dimanche dernier, manifestation réussie de La Manif Pour Tous (LMPT) contre la loi de bioéthique  qui sera présentée, ce mardi, en première lecture, au Sénat, dont un volet : la PMA sans père ou plutôt, comme le rappelle Bruno Décoret dans un article de Causeur, l’insémination, pour toutes les femmes, avec tiers donneur anonyme de sperme, dite IAD.

Il faisait beau, les piétons étaient nombreux, la marche fluide. Malgré quelques banderoles  hostiles «  Ni Dieu ni maître » flottant sur deux toits ardoisés, il n’y eut pas de heurts ni de feux, à part ceux, brûlants, des cœurs de ces promeneurs dominicaux. Sept ans qu’ils marchent à épisodes réguliers: belle endurance !

Vagants dominicaux

En passant devant la cour du Louvre, une grande photo d’Emmanuel Macron rappela la longue marche de l’investiture présidentielle, avant le saut disruptif sur le podium, main dans la main avec sa femme, où se trouvait sa famille. Quel beau souvenir ! Macron, souviens-toi ! Souviens-toi de tes pas dans la fosse de la nuit, de l’hymne à la joie qui retentit !  Souviens-toi de la Terre Promise devant nos yeux étoilés ! Quel contraste à présent ! N’entends-tu pas ton peuple qui crie vers toi ?

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Laissons les chiffres toujours trompeurs, que ce soit celui relatif à la loi sur les retraites (âge pivot à déterminer) bientôt présentée au Parlement ou celui (exponentiel), de la dette souveraine. Les télés d’État se sont contentées d’avancer, sur un bandeau, le chiffre, bien risqué, de dizaines de piétons agitant des banderoles le long des quais. Rien d’autre que des vagants dominicaux. Mais pour qui fait les manifs, comme l’auteur de cet article, dans le sens de la marche puis à rebours, on pouvait constater, en comptant les minutes et les mètres carrés de la voie sur berge depuis le pont de l’Alma, qu’il y avait bien une foule nombreuse, déterminée et pacifique.

Tous ensemble tous ensemble !

Disons-le franchement. On cherchait en vain, comme toujours, des personnalités au nom connu qui pèseraient dans le débat. Mais la tour d’ivoire des livres est tellement plus confortable ! Le pavé, c’est bon pour les provinciaux, les anonymes, les sans-grades, les gens honnêtes, « le peuple » venu en cars. Lui n’a pas une médiatisation à entretenir !

Il est vrai que des personnalités régulièrement auditionnées par le Sénat étaient bien là. Aude Mirkovic, présidente de Juristes pour l’enfance, rappela, en juriste raisonnable, que ce qui fonde la loi est la justice. Que la justice est pour tous. Aussi, cette loi qui privera les enfants de père sera donc « injuste ». La loi n’est pas là pour satisfaire le désir des uns et les projets des autres mais pour protéger les plus faibles.

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Tugdual Derville, président d’Alliance Vita, qui n’oublia pas de dire que la loi concernait aussi la disponibilité de l’embryon, rappela qu’en 2014, Dominique Bertinotti avait retiré sa loi sur la famille, le lendemain d’une manif. Il espérait donc que les sages seraient plus « sages » en hémicycle qu’en commission parlementaire. Nous dirions volontiers : plus courageux.

Une loi inutile

Frank Meyer, président de Maires pour l’enfance fit un retour en arrière dans les années: il n’y avait pas de loi sur le « mariage homosexuel » mais une loi concernant le mariage entre personnes de même sexe, ce qui n’est pas pareil. Cette loi (PMA) se préparait depuis 40 ans. Jean-Frédéric Poisson dit avec force que cette loi était « une agression sans précédent contre les générations, les enfants, la famille ». Devant l’Opéra, enfin, Ludovine de la Rochère ne fit pas un entrechat: elle en appela solennellement et sans mâcher ses mots, à la responsabilité du gouvernement, taclant les godillots de la Chambre. On distribua des billets de banque de 500 euros à l’effigie de Macron (comme l’a déjà raconté Gabrielle Périer ce matin) en donnant rendez-vous mardi et mercredi devant le Sénat.

Nous avons dix années de retard sur cette loi ? Parfait ! Car cette loi est devenue inutile, avec les tests génétiques.

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On peut tourner les choses par tous les bouts, rien à faire: un enfant a toujours un père et une mère, connus ou inconnus, et l’État n’a pas à fournir le sperme aux frais du contribuable au titre des solidarités dont Madame Buzyn est la ministre. Donc, écrire dans la loi deux mères et la couleur des yeux d’un père, à 18 ans, est une mascarade juridique.

« Les parents boivent, les enfants trinquent » : tel était le slogan qu’on pouvait lire, il y a quelques années, quand on fumait dans une voiture avec ses enfants à l’intérieur. Vous avez raison, Madame Buzyn, il y a une solidarité, mais générationnelle. Que le Président se saisisse de cette affaire sociétale et prenne ses responsabilités. Qu’il cesse de cliver une société déjà fracturée. Qu’il renonce à avoir à l’usure ceux qui portent la voix de la raison.

Qu’il se souvienne plutôt du beau vers d’Apollinaire : « Belle clarté, chère raison ».

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Marie-Hélène Verdier est agrégée de Lettres classiques et a enseigné au lycée Louis-le-Grand, à Paris. Poète, écrivain et chroniqueuse, elle est l'auteur de l'essai "La guerre au français" publié au Cerf.

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