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Emma: tu la sens ma grosse charge mentale?

Portrait d'une néoféministe en auteur de bandes dessinées lénifiantes


Emma: tu la sens ma grosse charge mentale?
Emma. France 3 Bretagne.

La dessinatrice “féministe”, “antiraciste” et anticapitaliste Emma est de retour avec un nouveau recueil de dessins “inclusifs”. Faisons un tour dans son petit univers !


Entre un « ménage » pour  une « lessive » et ses dédicaces, voilà déjà le troisième recueil de dessins qu’Emma prend le temps de nous livrer en seulement quelques mois. Chic ! Un petit trésor vite emprunté à la bibliothèque par votre persifleur, et vite dévoré.

Les deux premiers volumes présentaient en couverture une énorme vulve en forme d’oeil et promettaient « un autre regard » sur la société. Rien que ça. Pour cette nouvelle livraison, Massot Editions a convaincu notre malicieuse dessinatrice d’y renoncer. Tout un collectif de petits bonshommes (et de petites bonnes femmes) nous est présenté et la vulve est reléguée à une place plus discrète. Un choix judicieux pour les ventes… même si Emma ne renonce heureusement pas à ses sulfureux sujets fétiches. Elle enchaîne, comme d’ordinaire, formules chocs et dessins chics pour éveiller nos consciences.

Emma 3 le retour 

Souvenez-vous : Emma s’était fait connaître des amateurs de débats de société disruptifs avec ses dessins didactiques sur la « charge mentale » (dessins partagés plus de 215 000 fois sur Facebook depuis). Avec Caroline de Haas, Ségolène Royal ou Dora Moutot, Emma est une des figures de proue du néoféminisme français. Ses dessins enfantins éclairent toute une nouvelle génération de militantes. Si ces dernières sont satisfaites que les petits garçons aient enfin le droit de jouer à la Barbie, elles aimeraient désormais passer à la vitesse supérieure. C’est que les mouflets sont maintenant priés de coiffer leurs poupées avec application, ah mais ! Tant pis, s’ils n’aiment pas ça.

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Emma part en guerre contre notre éducation « genrée », qui aboutit à du « travail gratuit » des femmes, qu’elles acceptent en toute soumission. L’Etat pourrait pourtant très bien payer pour repasser les chemises et passer l’aspirateur ! Pourfendeuse du Grand Méchant Capital (les féministes dites « de droite » comme Elisabeth Badinter sont les plus médiatisées, ne vous fiez pas à la petite liste de coreligionnaires du paragraphe précédent), Emma est toujours aussi remontée contre le Grand Méchant Loup (le zizi des garçons, traumatisant). Il y a bien des combats à mener encore.

Il faut dire que notre militante est entourée d’amis qui semblent fort malheureux. Elle s’applique à les émanciper. Son amie Michelle fait des fellations à son mari pour qu’il reste avec elle ? Ça ne va pas du tout. Emma veut que cesse cette « culture du viol » généralisée, elle en a fait les frais elle-même à 18 ans. Son premier mec était « lambda » mais « avec des tendances abusives ». Quand il lui disait « t’as jamais envie, je suis super frustré » pour obtenir une gâterie, c’était grosso merdo la même chose qu’un violeur qui « emploie la force » pour arriver à ses fins dans un parking sombre. Et quand enfin ça commence à baiser pépouse, voilà que les mecs s’arrêtent une fois qu’ils ont atteint l’orgasme, les égoïstes. Alors que les nanas, elles, n’y ont pas toujours accès. Trop injuste !

Son ami policier, Erik, a grandi dans les bois. Il a plein d’ennuis avec ses collègues racistes qui lui crachent dessus entre deux rafles dans les cités d’Argenteuil. Pour lui remonter le moral, Emma lui dit qu’elle « ne pense pas qu’il puisse exister une bonne police ». De toute façon, « dans un monde juste où chacun.e aurait accès à des ressources de façon égale, il n’y aurait quasiment pas de criminalité ». La journaliste Barbara Krief du Nouvel Observateur aime bien quand Emma s’attaque aux violences policières. Même s’il est bien sûr regrettable que cet Erik prenne la place d’une femme dans l’ouvrage, finalement. « Bien que la vie d’Erik soit passionnante, on ne peut s’empêcher de déplorer qu’[Emma] ait choisi de raconter l’histoire d’un homme. Des femmes courageuses qui se sont battues pour un idéal de justice, l’histoire n’en manque pas. » On avait dit qu’on resterait entre nanas, non?

Le féminisme mythomane

La charge émotionnelle fait partie de ces « trucs invisibles » qui pourrissent la vie des nanas. Le voile islamique, bien visible lui sur un dessin sur trois de notre génie de la ligne claire, ne pose pas de problème. Tant pis pour les Iraniennes qui cherchent à s’en débarrasser !

Figurez-vous qu’en silence, chaque jour, les femmes prennent sur elles un tas de trucs. Et que les hommes ne le voient même pas ! Vas-y que je t’organise la décoration du bureau. Vas-y que j’organise le pot de départ de Jean-René. C’est ça la charge émotionnelle. A la maison, ça continue. C’est bobonne qui « anticipe les moindres besoins des hommes » : prise de rendez-vous médicaux, achat de caleçons, confection de repas pendant que Pépère joue à la console, etc. Tout ça gratuitement mesdames messieurs. Et cela explique le succès de bien des hommes célèbres, figurez vous. Karl Marx, Albert Einstein « se sont appuyés sur l’amour des femmes de leur entourage pour réussir leurs projets ».

Osez le ClitoSac !

S’il restait du monde à convaincre que le néoféminisme d’Emma a transformé des requêtes et des luttes historiques légitimes en stupides assignations identitaires, ce recueil est une bonne piqûre de rappel. Ce qui est terrible, c’est que malgré la niaiserie des dessins et du propos, ces bouquins rencontrent un réel succès auprès des adultes. La vocable utilisé prouve en tout cas qu’ils leur sont destinés, même si leur forme pourrait faire croire qu’un public enfantin est initialement visé.

Le nouveau projet d’Emma ? La vente de ses ClitoSacs, des sacoches de toile floquées de deux clitoris qui se tiennent par le bras, symbole magnifique de la sororité que les néoféministes se doivent entre elles. Par ici la monnaie !  Vous pensez que j’exagère ? Vous pensez que vous êtes sur un affreux site masculiniste ? Arrêtez de dire ça ou je raconte tout à ma poupée !

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