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Le Maire/Béchu: cette guerre dont les médias ne parlent jamais

À tous les niveaux, la France s’effondre...


Le Maire/Béchu: cette guerre dont les médias ne parlent jamais
De gauche à droite, Bruno Le Maire, Elisabeth Borne et Christophe Béchu, octobre 2022 © ERIC TSCHAEN-POOL/SIPA

À tous les niveaux, la France s’effondre. Heureusement, pour la relever, nos technocrates ont prévu de favoriser deux filières: celle de la « réparation » et celle de l’immigration.


L’économie française ne se porte pas au mieux. Les chiffres sont tombés : au troisième trimestre 2023, la croissance est faible (+ 0,1 %) et n’est due qu’à une relance de la consommation des ménages elle-même due au fléchissement de l’inflation. Bruno Le Maire, que le moindre frémissement à la hausse encourage à l’optimisme béat, a salué à cette occasion « une économie française qui se tient ». Il espérait que le Black Friday, à l’approche des fêtes de Noël, serait un succès et que les achats effectués lors de ces journées de soldes sauveraient en partie un quatrième trimestre prévu pour être économiquement aussi pâlot que le troisième. Il se voyait déjà annoncer des chiffres de 0,3, 0,4, voire, soyons fous, 0,5 % de croissance. Quand, patatras, des technocrates de l’Ademe (Agence de la transition écologique) ont eu la brillante idée de concevoir, à la demande du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, une série de quatre spots publicitaires appelant les consommateurs à ne surtout pas… consommer.

J’ai validé cette campagne, je l’ai vue et elle ne sera pas retirée

Les quatre spots en question mettent en scène des Français moyens désirant acheter, dans un magasin, qui une machine à laver, qui une ponceuse, qui un téléphone portable ou un polo. À la recherche de renseignements et de conseils, les potentiels acheteurs abordent ce qu’ils croient être un vendeur mais est en fait un… « dévendeur », lequel leur conseille surtout, parce que « c’est mieux pour les ressources de la planète et que c’est plus économique », de ne rien acheter du tout et d’emprunter plutôt, par exemple, la ponceuse du voisin. Plusieurs fédérations de commerçants et d’entreprises ont eu beau protester et Bruno Le Maire dire son agacement devant cette « campagne maladroite », rien n’y a fait : le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu (vraisemblablement vêtu d’un costume recyclé, d’une chemise rapiécée et de chaussures ressemelées – nous verrons bientôt grâce à quelles largesses gouvernementales) déclare sur France Inter : « J’ai validé cette campagne, je l’ai vue et elle ne sera pas retirée ». Les écolos qui promeuvent la décroissance et la sobriété écologique soutiennent Christophe Béchu qui, plutôt que d’aider les entreprises, préfère défendre bec et ongles l’émergence d’une « filière française de la réparation ».

Une filière française de la réparation ? Quelle brillante idée ! Après avoir détruit notre industrie, démantelé EDF, vendu à l’encan les entreprises les plus pointues dans leurs domaines respectifs (dont l’emblématique Alstom), l’État a enfin décidé de redresser l’économie française. Et de quelle manière ! Le gouvernement promeut en ce moment même cette nouvelle filière appelée à devenir vraisemblablement un des fleurons de notre économie grâce à un « bonus réparation » consistant en une remise sur les factures de réparations de vêtements ou de chaussures effectuées dans les magasins labellisés par Refashion, un « éco-organisme » travaillant en partenariat avec l’État. Fruit d’une réflexion intense de nos bureaucrates, le barème des remises est d’une surprenante précision : 7 euros pour un embout de talon, 8 euros pour une couture ou un collage, 18 euros pour un ressemelage, 7 euros pour faire repriser un trou ou un accroc, 10 euros pour une doublure, etc. Comme il est attendu un énorme succès, nous pouvons craindre que les métiers de cordonniers et de cousettes complèteront bientôt la longue liste des métiers dits « en tension » – liste qui s’allonge de jour en jour. Afin de répondre à la demande dans ces métiers « en tension », Roland Lescure, notre méconnu ministre de l’Industrie bien connu en revanche des milieux financiers et de notre soi-disant Mozart de la finance – il a été de 2009 à 2017 vice-président de la Caisse de dépôt et placement du Québec et l’un des premiers contributeurs financiers de la première campagne présidentielle d’Emmanuel Macron – a déclaré dernièrement qu’il fallait prévoir 100 000 à 200 000 immigrés de plus que ceux déjà prévus. Cette annonce constitue un nouvel appel d’air migratoire. Mais nos élites sont au-dessus de tout ça. Elles ne vivent pas dans le même monde que nous. Les technocrates mondialistes qui nous dirigent se fichent de la France comme de leurs premières stock-options et lorgnent surtout du côté des postes à pourvoir dans les hautes sphères politiques européennes ou dans celles des établissements bancaires et financiers, là où il est rare de mégoter, au nom de la sobriété écologique ou de quoi que ce soit d’autre d’ailleurs, sur l’achat d’un nouveau costume, d’une nouvelle paire de mocassins ou d’un nouvel appartement.

La France Vinted

Pendant ce temps-là, les Français s’appauvrissent. Le nombre de sites de reventes d’objets recyclés ou de vêtements de « seconde main » et de magasins hard-discount de type soviétique explose. Les messages gouvernementaux incitatifs sur le co-voiturage, l’usage des transports en commun ou les moyens de réduire sa consommation d’électricité grâce à des « gestes citoyens » se multiplient. Le gouvernement élabore des campagnes publicitaires expliquant aux Français comment se passer de biens devenus pour certains de toute manière inaccessibles ou pour quelles raisons « écologiques » il leur faut baisser leur chauffage et acheter des vêtements et des objets ménagers d’occasion, sachant pertinemment que, par sa faute et celle de ses prédécesseurs, certains n’ont de toute façon plus les moyens de faire autrement.

Dernier point, et pas le moindre. Depuis trente ans, les gouvernements français, évitant soigneusement de tenir compte de l’avis de leurs concitoyens, suivent scrupuleusement les règles établies par les Allemands et la technocratie bruxelloise. Résultats : en plus de la désindustrialisation, des délocalisations et de la perte de notre indépendance énergétique, l’immigration massive finit de nous achever en offrant aux entreprises une main-d’œuvre à faible coût, aux islamo-gauchistes de nouveaux électeurs ou une possible contre-société révolutionnaire et aux islamistes de potentiels terroristes. L’UE, via le Pacte européen sur « la migration et l’asile », a décidé, au nom du « vieillissement démographique et des pénuries structurelles de main d’œuvre », qu’il n’y aurait pas de réduction des flux migratoires en Europe et que la répartition des migrants dans les différents pays membres serait arbitrée par la Commission européenne. Les macronistes n’ont pas l’intention de déroger à ce pacte – leur loi sur l’immigration est une farce qui finira en tragédie immigrationniste. Le dernier mandat du président techno-davosien Macron étant celui de toutes les résignations et de toutes les soumissions, le résultat final de son règne sera un affaiblissement durable de la France à tous les niveaux. À moins d’un coup de barre à 180 degrés, c’est-à-dire d’un miracle, le futur proche de la France ressemble à une catastrophe : banqueroute possible de l’État, destruction totale des services publics, faillite économique, immigration incontrôlée, délinquance et insécurité irrépressibles, entrisme islamique et déchéance culturelle. Rien ne vient pour le moment démentir cette trajectoire inéluctable.




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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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