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Tricotons un nouvel enthousiasme urbain


Jadis les choses étaient assez balisées : certaines femmes tricotaient tout au long de leur vie, certaines autres seulement quand elles devenaient mère ou grand-mère, pour confectionner pulls et grenouillères aux rejetons ; certaines avaient appris le tricot à l’école, certaines autres en regardant faire leur mère. Bref, c’était l’une des activités classiques du gynécée. Mais c’était sans compter la tricoteuse moderne qui vient de faire de cette activité antédiluvienne – contre toute attente – un « art urbain ». C’est l’AFP qui nous apprend qu’une « flash-mob » de tricoteurs a tenté d’égayer mercredi dernier plusieurs rames du métro : « des tricoteuses et tricoteurs » (attention à l’aspect paritaire de l’activité !) ont ainsi présenté au public des « créations inattendues », afin de faire « sortir la laine de la maison ». Oui, décloisonnons la laine ! Rapproprions-nous les mailles ! Pratiquons le tricot citoyen ! Certains membres du Collectif France Tricot ont entrepris de confectionner des manchons pour envelopper de douceur les barres métalliques permettant aux voyageurs de se tenir debout au gré des cahots du périple métropolitain. Solenne Couturier (cela ne s’invente pas), activiste tricoteuse des plus inquiétantes de par son intégrisme laineux, nous assure que « le tricot est un art plastique sans limite ». Alexis Jujas, l’un des rares hommes tricoteurs urbains ayant participé à ce happening tragi-comique nous assure – rapporte l’AFP – que le tricot « rend sexy auprès des femmes »… Gageons que des contrôleurs de la Ratp n’étaient pas dans les parages pour détricoter ce bel enthousiasme parisien.



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Il est l’auteur de L’eugénisme de Platon (L’Harmattan, 2002) et a participé à l’écriture du "Dictionnaire Molière" (à paraître - collection Bouquin) ainsi qu’à un ouvrage collectif consacré à Philippe Muray.

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