Accueil Société Le colloque sur « l’islamophobie » de l’université Lyon-2 n’aura pas lieu

Le colloque sur « l’islamophobie » de l’université Lyon-2 n’aura pas lieu


Le colloque sur « l’islamophobie » de l’université Lyon-2 n’aura pas lieu
Université Lyon-2. SIPA. 00797296_000008

Un colloque intitulé « lutter contre l’islamophobie, un enjeu d’égalité ? » devait se tenir à l’université Lyon-2. Parmi les intervenants, le CCIF et un « fiché S ». Sous la pression, il a finalement été annulé. Présidente de l’association « Voir et dire ce que l’on voit », Barbara Lefebvre a fait partie de ceux qui l’ont dénoncé. 


 

Le colloque islamiste qui devait se tenir à l’université Lyon-2 dans quinze jours a finalement été annulé. La mobilisation républicaine aura eu raison de cet énième épisode d’entrisme de l’islam politique servi par ces « idiots utiles » habituels. Laurence de Cock s’est d’ailleurs émue dans un de ses énièmes tweets rageurs qu’il fut annulé « suite à la pression du réseau qu’on ne présente plus ». On a hâte de lire les réactions d’Edwy Plenel et du Bondy Blog, ils seront comme souvent au diapason de l’islamistopshère.

Ce « réseau » exécré par Laurence de Cock est républicain, laïque, citoyen et il se renforce, attaque après attaque, provocation après provocation, pour faire reculer le déni du réel autant que l’islamisme dont les stratégies ne sont opaques que pour les incultes de l’histoire. Ce réseau rassemble le camp antitotalitaire car chacun de ses membres a su reconnaitre dans l’islam politique le totalitarisme qui menace notre humanité. Les étiquettes « intégristes de la laïcité », « réacs » et autres joyeusetés n’ont aucun effet sur chacun d’entre nous, elles nous renforcent à déchirer le voile du déni.

Les alliés de l’islam politique

Quand on évoque l’islam politique à l’université on pense souvent à l’ensemble des revendications de nature cultuelle exprimées par tel étudiant qui refuse d’être évalué par une enseignante ou telle étudiante qui arrive en cours en jilbab sombre alors qu’elle prépare un concours de la Fonction publique ! On pense aux demandes d’accommodements du calendrier universitaire, aux salles associatives qui servent à prier, au hallal à la cafétéria, etc. Il n’est qu’à se promener à Paris 8 ou Villetaneuse pour voir que ces accommodements-là ont dépassé le raisonnable depuis bien longtemps sur certains campus. Ces universités sont même des incubateurs de radicalité de toutes natures : politique, religieuse, racialiste. Le tout porté par une poignée d’enseignants, le plus souvent en sciences sociales, qui se donnent des frissons en imaginant le Grand soir version Saïd Qutb.

On le sait, l’islam politique élevé à la mamelle des Frères Musulmans, qui a forgé l’essentiel du paysage associatif militant musulman d’Europe, a élaboré une stratégie d’entrisme institutionnel depuis des décennies. Il sait exploiter l’espace démocratique universitaire pour avancer dans son programme d’islamisation. Cela passe essentiellement par des associations musulmanes qui se présentent comme culturelles et apolitiques, parlent « d’islam contextualisé » pour berner les autorités administratives qui craignent rien moins que le conflit, les éclats de voix. Partout, toujours, le même mot d’ordre : « pas de vague », « pas de stigmatisation », « pas d’amalgame ». Le colloque islamiste qui devait s’organiser à Lyon-2 a encore une fois révélé la faible vigilance de nos autorités.

L’islam politique a des alliés bien sûr. D’abord dans le camp des indigénistes qui organisent également des réunions pompeusement appelés « colloques ». Ainsi ce membre du Parti des indigènes de la République (PIR), un certain Selim Nadi qui intervenait il y a quelques jours à Sciences Po Paris dans une table ronde sobrement intitulée « conditions noires et politique : de la nécessité de la violence ». Son sujet : la « lutte des races sociales », ce qu’il appelle le « militantisme décolonial » ! Sans parler du collectif afroféministe Mwasi non mixte – donc ouvertement raciste et ségrégationniste. Ensuite, les alliés d’extrême gauche qui voit dans la cause islamiste une forme d’expression radicale de lutte pour les opprimés étant entendu que les musulmans sont par nature les nouveaux damnés de la Terre, ce que même la gauche bobo terra-novienne et bonifacienne pense en se bouchant parfois le nez. Mais le risque d’être cité, malgré soi, par « la fachosphère » est trop paralysant pour certains. La victimisation est bien sûr l’alpha et l’oméga de la stratégie islamiste depuis al-Banna jusqu’à aujourd’hui : « l’islamophobie », concept dont la vacuité intellectuelle et conceptuelle n’a d’égal que sa perversité morale, sert à cela. Elle sert à faire taire ceux qui critiquent l’islam politique, qu’il soit modéré ou pas, récusent à une religion le droit d’imposer sa loi « sacrée » à l’espace public démocratique.

Des racialistes…

On ne doit pas cesser de rappeler que ces associations militantes qui accusent leurs opposants d’être « racistes » sont celles qui pratiquent l’essentialisation des populations. C’est même leur fond de commerce idéologique : les Musulmans, les Juifs, les Chrétiens, les « racisés », etc. Ils ne pensent que de façon globale, totale. Ils classent, trient. C’est plus simple quand il faut cibler. Ils sont dans une vision racialiste de l’humanité. Ces racistes là, nous sommes bien peu à les nommer. C’est pourtant le racisme qui se porte le mieux puisqu’il est toléré par la doxa au nom du politiquement correct et de la promotion de la Diversité. Et quand le mot brûle les lèvres en entendant parler du « Camp décolonial » interdit aux Blancs, on pratique l’autocensure. On laisse monter seuls au front les Républicains laïques qui tombent sous les balles de l’accusation fatale : « fascistes ! »

Nous sommes une fois encore montés au front. Car ainsi en allait-il du colloque prévu le samedi 14 octobre à l’université Lyon-2 par une kyrielle d’associations de cette nature : le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), Etudiants musulmans de France (EMF), Participation et spiritualité musulmane (PSM). Prenant appui et soutien auprès d’enseignants militants complices pour obtenir une salle, les organisateurs pavoisent ensuite en faisant croire à l’opinion qu’ils ont une quelconque légitimité académique. Ils profitent de la lâcheté, ou au mieux de l’indifférence administrative, pour s’imposer dans l’espace public universitaire. Ils laissent à penser qu’ils bénéficient de la caution intellectuelle et morale du monde universitaire. Il faut dire qu’ils y sont aidés, quand, par exemple, Jean-Louis Bianco les gratifie de son soutien. Le président de l’Observatoire de la laïcité allait en effet faire lire en son nom une contribution lors de l’introduction de la matinée. Ils y sont aidés aussi en ayant reçu l’approbation (puisque le silence vaut accord dans l’administration !) du Préfet, du maire de Lyon, de responsables universitaires.

Et le communiqué de la présidence de Lyon-2 qui annonce l’annulation du colloque en s’excusant auprès des associations est, à cet égard, affligeant. On passera sur l’usage de « l’écriture inclusive » marqueur de ces courants de pensée postmoderne que l’islam politique et les indigénistes surexploitent pour se donner des airs progressistes. La présidence de Lyon-2 confirme son soutien aux enseignants ayant promu ce colloque au sein de la Chaire « Egalités, Inégalités et Discrimination » et aux associations avec qui elle a travaillé « en bonne intelligence dans une perspective de co-construction des savoirs ». Elle promet que leurs « échanges trouveront à l’évidence d’autres formes d’expression et de mise en débat ». Il faut apparemment donner des gages aux islamistes co-destructeurs… A aucun moment elle n’éclaire vraiment les raisons de cette décision d’annulation. Elle écrit que les conditions de « la sérénité des échanges » ne sont pas garanties. Doit-on comprendre que les militants citoyens que nous sommes, menaçons la tranquillité des débatteurs de l’islam politique ? On touche le fond de la lâcheté ou de la malhonnêteté intellectuelle.

L’affaire du colloque de Lyon-2 est un tournant car c’est la mobilisation citoyenne qui aura finalement permis son annulation, pure et simple. Alertée par des enseignants de Lyon-2, scandalisés que leur université accueille un tel aréopage d’islamistes, Céline Pina a relayé l’information auprès d’associations militantes. Elle a également publié une tribune sur le Figaro Vox. Une plateforme s’est ainsi constituée simultanément. Viv(r)e la République, Laïc’art, La France de Marianne, Voir et dire ce que l’on voit, La Brigade des mères, les  Observatoire de la laïcité du 95 et du 93,  Esprit laïque, le CLR et Laïcité 06 ont rassemblé un nombre de signataires éminents qui demandaient l’interdiction du colloque[tooltips content=’Quelques uns des signataires : Djemila Benhabib, Georges Bensoussan, Pascal Bruckner, Fatiha Boudjahlat, Brice Couturier, David Duquesne, Renée Fregosi, Martine Gozlan, Philippe d’Iribarne, Patrick Kessel, Guy Konopnicki, Damien Le Gay, Marceline Loridan-Ivens, Laurence Marchand-Taillade, Céline Pina, Charles Rojzman, Dominique Schnapper, Pierre-André Taguieff, Ibn Warraq, Yves-Charles Zarka ‘]1[/tooltips]. Cette tribune devait être publiée quand l’annonce de l’annulation est tombée.

…et un fiché S

Il faut dire que donner la parole au sein d’une université à un individu fiché S, ça dépassait l’entendement. En effet, Abdelaziz Chaambi, président de Coordination contre l’islamophobie (CRI), est fiché S, ne s’en cache pas, semble même y voir un honneur puisque cela le définit comme une « victime » de la fameuse « islamophobie d’Etat », là où nous, nous parlons de lutte contre le terrorisme islamiste et le totalitarisme qu’il incarne. Fiché S signifie qu’il est considéré comme potentiellement dangereux par les services de sécurité de l’État, mais il devait intervenir dans un atelier nommé : « Peut-on parler d’islamophobie d’État ? ». Ni vu, ni connu… Apparemment en France on a du mal à « identifier la menace » comme le disent pudiquement « les experts » des chaînes d’info qui bavardent en boucle.

Face à cette longue chaîne de démissions, nous avions prévu dans cette tribune de rappeler au préfet de Rhône-Alpes, au maire de Lyon, à la gouvernance de l’université et au président de l’Observatoire de la laïcité que le pouvoir va de pair avec la capacité à exercer ses responsabilités. Laisser un tel colloque se dérouler avec leur agrément, c’était offrir plus qu’une tribune à ces ennemis de la démocratie, c’est leur offrir la légitimité, la caution institutionnelle qu’ils recherchent pour être demain les interlocuteurs du pouvoir. Demain, c’est loin pour nos élus qui pensent à leurs petites échéances de carrière, mais demain c’est très bientôt pour la population qui voit et dit ce qu’elle voit mais qu’on méprise parce qu’être Cassandre ne vous fait pas réélire. Cette façon de s’imposer dans le débat institutionnel, d’être gratifié d’une quelconque légitimité politique ou civique pour s’exprimer dans le débat public a été la stratégie des partis islamistes dans tous les pays à majorité musulmane où ils ont fini par gagner des élections, par entrer dans des coalitions gouvernementales voire prendre le pouvoir.

A la veille de publier notre tribune et de lancer une pétition, l’annonce de l’annulation est tombée. Nous nous en sommes félicités. Mais rien n’est acquis. Ces associations islamistes doivent savoir qu’elles nous trouveront sur leur route car nous savons comment elles procèdent pour pratiquer l’entrisme politique dans les universités, comment elles tentent de corrompre l’esprit public. Le slogan antifasciste désuet « no pasarán » s’adresse aujourd’hui aux fascistes de l’islam politique qui n’ont rien à envier aux fascistes racistes « bon teint » qu’on trouve dans les groupes identitaires d’extrême droite, dont ils partagent d’ailleurs l’antisémitisme viscéral. Il n’est plus question de rester sans agir, alors que les attentats se multiplient, que le poison islamiste se diffuse, notamment sur nos campus. Les associations citoyennes militantes seront encore plus vigilantes qu’hier, plus actives à défendre cette République laïque où le projet politique des religions n’a aucune « prééminence » sur le projet démocratique commun porté par la nation française. A bon entendeur…

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est enseignante.

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