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Parti pris de l’étranger

De tels chiffres expliquent peut-être le choix du président Macron de ne pas se rendre à la manifestation contre l’antisémitisme


Parti pris de l’étranger
D.R

45 % des Français musulmans estiment que les attaques du 7 octobre sont des « actions de résistance ». Alors que pendant des décennies, les rapports entre la France et Israël alimentaient fantasmes et hantises, c’est désormais la « rue arabe » qui retient l’attention des Français.


Beaucoup de citoyens estiment que dans une France idéale, les soubresauts sanglants du Proche-Orient ne devraient pas affecter notre concorde civile. Toutefois, l’étude IFOP/Écran de veille du 18 décembre, concernant les regards portés par les Français musulmans sur ce conflit, ne laisse pas d’interroger. On y apprend que, pour 45 % des Français musulmans, les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre sont bien des « actions de résistance ». Seulement 10 % de l’ensemble des Français pensent cela ! Les plus jeunes, ceux qui vivent dans une banlieue aisée ou ceux qui vont le plus régulièrement à la prière sont les plus nombreux à partager cet avis. Sur le plan politique, 58 % des Français musulmans estiment que la France est plutôt du côté d’Israël contre 20 % en moyenne chez l’ensemble des Français ; et, enfin, 67 % considèrent que les médias sont du côté d’Israël (contre 38 % en moyenne chez les Français).

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De tels chiffres expliquent peut-être le choix du président Macron de ne pas se rendre à la manifestation contre l’antisémitisme du 12 novembre autant que l’argumentaire, certainement brillant, de Yassine Belattar. L’IFOP n’est pas en mesure de donner les réponses de nos concitoyens juifs. On se doute que leurs réponses seraient différentes de celles des musulmans, mais on ignore dans quel sens et ans quelle mesure. « La proportion des juifs est tellement faible (0.5 % de la population) qu’il est techniquement impossible d’en interviewer un millier à moins de se donner plusieurs mois pour le faire et un budget très élevé », explique François Kraus, directeur du pôle politique et actualités. De toute façon, alors que Jérôme Fourquet (qui travaille aussi à l’IFOP) nous a appris qu’un nouveau-né sur cinq ( !) en France se voyait attribuer un prénom arabo-musulman, ce sont les ingérences de la rue arabe qui alimentent les fantasmes et hantises des Français.

Janvier 2024 – Causeur #119

Article extrait du Magazine Causeur




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Rédacteur en chef du site Causeur.fr

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