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Le paradoxe de la Königlich-Bayerische Antifa: soutien inattendu à Israël dans l’arène de l’extrême-gauche

De drôles d'antifas teutons...


Le paradoxe de la Königlich-Bayerische Antifa: soutien inattendu à Israël dans l’arène de l’extrême-gauche
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Dans l’univers complexe et diversifié de l’extrême-gauche allemande, un groupe se distingue par un positionnement surprenant. La Königlich-Bayerische Antifa, mouvement activiste bavarois, se définit comme antifasciste, sensiblement royaliste, pro-LGBT et, de manière controversée au sein de son milieu, pro-israélien. 


Alors que l’extrême-gauche est traditionnellement critique envers Israël et un soutien fervent à la cause palestinienne dans son ensemble, les militants de Königlich-Bayerische Antifa affichent un soutien sans équivoque à l’État hébreu, créant ainsi un paradoxe au cœur de cette nébuleuse. « Nous souhaitons aux forces armées israéliennes un succès dans la lutte contre les terroristes. Nous souhaitons au Hamas tout le mal et la destruction totale de sa structure terroriste. Nous souhaitons aux civils palestiniens que la libération de Gaza ait lieu rapidement et avec le moins de victimes innocentes possible. Et puis la paix » déclare ce groupe sur sa page officielle Facebook, suivie par 14000 personnes, constellée de messages rejetant toute notion d’antisémitisme.

Le Hamas et le Fatah, des obstacles sanglants à la paix

Interrogés par le journal Merkur[1], les membres de cette faction justifient leur position, antifa, sensiblement royaliste, pro-LGBT et pro israélienne, en citant l’histoire de la Bavière et expliquent pourquoi ils ont choisi la figure du roi Louis II comme symbole de leur mouvement. Les militants de Königlich-Bayerische Antifa considèrent que ce monarque du XIXe siècle, décédé dans des circonstances mystérieuses, aurait été certainement un fervent antifasciste. Ils rappellent que Louis II a fait voter des lois protégeant la communauté juive contre l’antisémitisme, en 1868, « un geste humaniste et antifasciste » selon eux, qui s’accorde avec toutes leurs prises de positions politiques comme le droit des LGBT dont le monarque reste une icône.

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Cette prise de position inhabituelle en faveur d’Israël a suscité des interrogations au sein de la gauche radicale allemande. Face aux critiques et aux attaques, ils ont souhaité clarifier leur position une nouvelle fois. Pour eux, soutenir Israël ne signifie pas être contre les Palestiniens, mais plutôt soutenir la paix et l’autodétermination d’un peuple qui mérite de vivre dans son propre pays sans l’oppression du Hamas ou du Fatah. Deux organisations armées palestiniennes qui sont « un obstacle sanglant à la paix, à la liberté et à l’autodétermination de tous les Palestiniens innocents » déclare cette organisation qui s’étonne du soutien de l’extrême-gauche aux Palestiniens, en contradiction avec celui qu’elle affiche pour l’Ukraine. Un conflit avec lequel elle ose un parallèle avec la situation au Proche-Orient.

Il faut de tout pour faire un monde

Bien qu’atypique, la position de la Königlich-Bayerische Antifa, souligne la complexité des opinions qui existe au sein de l’extrême-gauche teutonne et illustre la diversité des perspectives même au sein d’un mouvement politique. Une mouvance particulière qui suscite majoritairement et désormais le rejet en Europe en raison de ses méthodes et actions violentes. Si la Königlich-Bayerische Antifa, minoritaire, affiche tous les codes habituels que l’on peut trouver sur les sites d’extrême-gauche, elle entend demeurer droite dans ses bottes. Un soutien total au gouvernement israélien dans sa lutte contre ce qu’elle considère comme un terrorisme fasciste islamique. 


[1] https://www.merkur.de/politik/koeniglich-bayerische-antifa-antifaschisten-bekennen-sich-zum-kini-zr-12229916.html



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Journaliste , conférencier et historien.

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