Philippe Lacoche, républicain old school, est déjà l’auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles, élégants et nostalgiques, qui font de lui un héritier aussi direct que modeste d’auteurs comme Henri Calet ou Roger Vailland. Cité Roosevelt, Le Pêcheur de nuages ou encore De Petits bals sans importance ont montré son art délicat, presque minimaliste, pour rendre compte des enfances dans la Baie de Somme pendant les années soixante, de la vie quotidienne dans les premiers HLM de Picardie et la création picaresque de groupes de rock improbables qui « font la route » entre Abbeville et Chaugny-Tergnier ou Verberie et Attigny.
Egalement journaliste au Courrier picard et ancien critique à Best, quand il suivait les groupes français en concert, Lacoche n’avait à priori rien dans son ADN politique pour écrire ce Pour la Picardie, qu’il sous-titre d’un bel oxymore : Pamphlet sentimental. Lacoche est en effet un archéo-jacobin qui a fait partie de la belle aventure du Chevènement de 2002 en participant au recueil Contes de campagnes (Mille et une nuits) qui rassemblait l’essentiel de ses soutiens dans le monde littéraire.