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Sarah, t’en vas pas comme ça !


Sarah, t’en vas pas comme ça !

Les plus anciens des Causeurs savent que j’ai entretenu une coupable passion pour Sarah Palin. La première fois que je l’ai vue, pendant la campagne des présidentielles américaines de 2008, ce fut comme si tout recommençait et je me suis dit que c’est beau, c’est beau la vie.

J’aimais tout chez elle : la silhouette d’ancienne hockeyeuse hargneuse qui la faisait avancer dans la quarantaine comme on avance en territoire conquis, la voix gouailleuse de bonne copine, le sourire carnassier aux lèvres pleines, les clins d’œil dont elle parsemait ses discours, les lunettes dont on se disait que cela ajoutait une note discrètement érotique, que ce devait être la dernière chose qu’elle retirait (ou pas) quand…

Je n’étais d’ailleurs pas convaincu qu’elle soit aussi réactionnaire qu’on voulait bien le dire puisqu’en vieux platonicien je pense que le beau ne peut renvoyer qu’au bien, et Dieu que Sarah me semblait belle ! Tout en elle contrastait avec son Etat glacé d’origine, l’Alaska, et l’on pouvait rêver à de folles courses en traineau entre Anchorage et Juneau, bien nichés sous des peaux d’ours, dans une version whisky, pancakes et calibre 30/30 de Docteur Jivago.

Las ! Sarah va disparaître des écrans radars. La terrible nouvelle est tombée ce jeudi 6 octobre : celle qui fut la colistière de John Mc Cain, le rival malheureux d’Obama, un moment propulsée au sommet des sondages a renoncé à briguer l’investiture aux primaires républicaines pour laisser la place à mieux placé qu’elle, en l’occurrence Mitt Romney, l’ancien gouverneur du Massachusetts. Je sais qu’il reste, dans le même genre que Sarah, Michele Bachmann, mais bon, la falote Michele est à Sarah ce que Duffy est à Amy Winehouse…

Ma seule consolation, c’est que je peux me dire que, contrairement à Swann pensant à Odette à la fin de leur amour, j’ai certes failli gâcher ma réputation de bolchévik, mais pour une femme qui était vraiment mon genre.

Pour mémoire, les winks de Sarah :



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