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J’ai tenté d’interviewer Greta Thunberg

Les plus fervents défenseurs du "climat" ne connaissent rien au "climat"


J’ai tenté d’interviewer Greta Thunberg
Greta Thunberg lors d'une "grève pour le climat" à Hambourg, Allemagne. ©Public Address/action pre/SIPA / 00897308_000030

J’ai voulu savoir si les acteurs des « grèves pour le climat » savaient de quoi ils parlaient. Je suis allé voir Greta Thunberg et quelques uns de ses admirateurs. Et là, j’ai su. 


En février, une Marche pour le climat menée par Greta Thunberg traversait Bruxelles. J’étais présent et en interrogeant de jeunes participants, je me suis rendu compte qu’ils ne connaissaient pas le b-a ba de la cause pour laquelle ils manifestaient : le réchauffement climatique.

Une semaine plus tard j’ai interviewé un professeur du secondaire qui encourageait ses élèves à manifester pour le climat : il n’en connaissait pas plus que les étudiants.

Partant du principe qu’il vaut mieux s’adresser au Bon Dieu plutôt qu’à ses saints, j’ai décidé d’interroger Greta Thunberg elle-même. J’ai pris l’avion (j’avoue…) pour Stockholm afin de la retrouver devant le parlement suédois, où elle mène sa grève scolaire tous les vendredis. Pas de chance, elle avait pris le train pour manifester à Berlin.

Quand Greta Thunberg enlève son bonnet…

De nature obstinée, j’ai repris l’avion la semaine suivante (oui…). Après tout, Stockholm est une très belle ville. Victoire : Greta est à son poste ce vendredi. Elle bavarde avec un petit groupe de jeunes francophones et j’attends mon tour pour l’aborder :

« Je vous ai vue à Bruxelles, il y avait beaucoup de monde… J’ai entendu que vous suggériez aux jeunes d’étudier le climat. J’aimerais avoir un petit entretien à ce sujet, si vous êtes d’accord… »

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Elle opine du bonnet, mais je la sens craintive, mal à l’aise : j’ai l’impression qu’elle dit « oui », mais pense « non ». A ce moment, elle retire son bonnet. C’est un signal. Instantanément, une femme blonde d’une cinquantaine d’années portant des lunettes noires, qui suivait la scène derrière moi, s’approche avec un sourire faux :

«Hello, désolée, nous avons quelque chose à faire maintenant. Je dois l’emmener, merci…»

Fin de l’interview. Un garde du corps habillé de noir – dont on voit sur la vidéo qu’il me surveillait également – les accompagne quelques mètres plus loin : la « chose à faire » était de mettre Greta à l’abri de mes questions.

Contrairement aux jeunes manifestantes de Bruxelles, Greta n’a répondu à aucune question. Je me suis trouvé face à une petite fille éteinte, sans passion, manipulée par des gens inquiétants, enfant sous terreur.

Elle est programmée pour des speechs apocalyptiques et provocants de quelques minutes devant les grands de ce monde. Peut-être évoquera-t-on son « mutisme sélectif » lié à l’autisme, mais on remarque qu’elle a répondu complaisamment aux questions (anecdotiques) posées par des jeunes avant moi.

Étrange leader climatique qui n’accepte pas qu’on lui pose une question sur le climat. On peut seulement se prosterner, et le monde ne s’en prive pas : Angela Merkel, Emmanuel Macron, Jean-Claude Juncker, jury du prix Nobel, à quand le Pape… ?

La religion du climat

Quelques heures plus tard, en repassant au même endroit, Greta est toujours là, parmi quelques personnes. Ses gardes du corps ont été remplacés par deux nouveaux gorilles.

Sur un signal indécelable, elle va chercher son panneau « SKOLSTREJK FÖR KLIMATET » (Grève pour le climat) et, comme un automate, s’installe contre la rambarde du fleuve pour une photo de groupe avec des enfants. Le ballet publicitaire est parfaitement réglé…

On m’a accusé de « piéger » de jeunes manifestantes. On m’accusera peut-être aujourd’hui de blasphème. Ce que j’observe, c’est une foule d’aveugles menés par une aveugle, comme dans l’Evangile.



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psychiatre et anthropologue. Il est l'auteur de "Opération Merah" et de "Lacan l'insondable".

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