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Victimes du réel, les militants «trans» rétifs à tout compromis

Associations trans radicalisées: quand le ressenti abolit le réel et va jusqu'à justifier la violence


Victimes du réel, les militants «trans» rétifs à tout compromis
À gauche, Dora Moutot, à droite, Marie Cau. D.R.

Mousse et Stop Homophobie, le ch’ti maire Marie Cau et le journaliste Hanneli Escurier portent plainte contre Dora Moutot. Son crime ? Avoir affirmé que Marie Cau est un homme trans. La stratégie judiciaire des plaignants ? L’autocensure de tous ceux qui pensent comme elle.


Il ne fait pas bon défendre le réel face aux idéologies délirantes qui font croire à des personnes en souffrance que celui-ci peut être aboli parce qu’elles s’en estiment victimes.

C’est ainsi que certaines associations trans ont décidé que toute personne rappelant des faits biologiques établis était un fasciste en puissance et un propagateur de haine. Lequel mériterait d’être censuré, insulté, attaqué, traîné devant les tribunaux, voire agressé. Dora Moutot en est aujourd’hui une des victimes expiatoires. Mais avant elle, l’écrivain J.K. Rowling, auteur de Harry Potter, ou Caroline Eliatcheff et Céline Masson, deux psychologues dirigeant une association formée de médecins et de spécialistes de l’enfance, en ont fait les frais.

«Contagion sociale»: des lanceurs d’alerte harcelés

J.K. Rowling, pour s’être insurgée face à l’appellation « personne ayant ses règles » et avoir ironisé en écrivant dans un tweet « Je suis sûre qu’on avait un mot pour désigner ces personnes avant (…) Fammes, Fommes, Fimmes ? », a été et est toujours victime d’une campagne violente. Elle est accusée d’être transphobe, alors qu’elle a juste réagi face à l’invisibilisation des femmes que promeuvent les revendications trans. Aujourd’hui encore, elle est victime du harcèlement de nombre de militants trans.

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Caroline Eliatcheff et Céline Masson ont subi le même sort. Les deux spécialistes de l’enfance n’ont pourtant que rappelé des faits scientifiques : on ne peut pas changer de sexe, on peut juste en prendre l’apparence. D’où le fait que le « changement de sexe » oblige toute personne à prendre toute sa vie des hormones, des inhibiteurs, à subir des opérations… Bref à faire de son existence un combat contre ce qu’elle est génétiquement et qui ne peut être modifié. Pour avoir alerté sur les risques médicaux et psychologiques de l’idéologie qui vise à soumettre des enfants, dont le discernement n’est pas établi, à ce type de traitement lourd et aux effets secondaires non négligeables, elles sont vilipendées. Pourtant, ce qu’elles pointent a fait l’objet d’études qui montrent que derrière l’épidémie de demandes de changement de sexe il y a souvent : soit une forme de contagion sociale dans les demandes, soit le fait qu’un nombre important de mineurs demandeurs souffrent de pathologies mentales (autisme, notamment) ou bien que ceux-ci peuvent voir le changement de sexe comme une façon de ne pas assumer leur homosexualité.

Marie Cau, un maire pas comme les autres

Aujourd’hui c’est Dora Moutot qui se trouve dans la ligne de mire des associations trans. Lesquelles ont déposé plainte avec constitution de partie civile pour « injures publiques envers une personne à raison de son identité de genre » et « provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe ». La faute de Dora Moutot ? Avoir dit notamment dans l’émission « Quelle époque », diffusée sur France 2 le 15 octobre 2022, que Marie Cau, la maire de Tilloy-Lez-Marchiennes (59) était, selon elle, un homme. Ce qui d’un point de vue biologique est exact. Elle évoque également le fait que des hommes se déclarent femmes trans pour pouvoir être enfermés dans des prisons pour femmes, où certains ont violé leurs co-détenues. Là encore, les faits lui donnent raison. Enfin il n’y a pas que Dora Moutot pour penser que dire d’une personne à pénis qu’elle est une femme est un propos délirant. La plupart des gens le pensent également. Déjà, rien qu’en écrivant « personne à pénis » dans le but de qualifier une femme trans, juste pour donner des gages au politiquement correct, on peut ressentir un fort sentiment d’absurdité.

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Pour les militants trans ultra-agressifs, penser que le fait d’être une femme ou un homme n’est pas un ressenti mais une réalité biologique et génétique, est déjà considéré comme une violence. Eux estiment que le genre n’a rien à voir avec le sexe et qu’être femme ou homme relève de l’exercice de leur liberté individuelle. Toute personne qui rappelle que nous sommes des êtres limités et que nous ne pouvons pas décider de tout ce que nous sommes, sont qualifiés de fascistes ou de « transphobes ». Un qualificatif qui permet de justifier les violences réelles commises par certaines associations trans : perturbations de conférences, agression des intervenants, censure de la parole. Les comportements fascisants sont ainsi plus le fait de trans radicalisés que de ceux qui interrogent cette nouvelle mode du changement de sexe et de l’autodéfinition.

Une subtile stratégie médiatico-judiciaire

La plainte contre Dora Moutot est assez ridicule. D’ailleurs, pour obliger la justice à traiter cette énième affaire de susceptibilité mal placée, les plaignants, Marie Cau, le journaliste Hanneli Escurier, les associations LGBT+ Mousse et Stop homophobie, ont choisi de se constituer partie civile afin d’obliger le tribunal à instruire leur plainte. Cette stratégie est habituelle dans le cadre du jihad judiciaire que mènent les islamistes par exemple. L’idée est de faire en sorte que le procès soit un passage obligé pour alimenter la pensée que la plainte est légitime. Cela permet de mettre en doute l’intégrité de la personne ciblée et d’attaquer sa réputation. On exploite donc médiatiquement le dépôt de plainte. Le procès ayant lieu des années après, les dividendes médiatiques, eux, ont été tirés par les plaignants, alors que la perte éventuelle de leur recours arrive hors actualité. L’autre point est de cibler une personne seule et de la déstabiliser financièrement et moralement alors que l’on se constitue en collectif et que l’on utilise des ressources qui ne sont pas les siennes. Un procès est couteux et la justice condamne rarement aux dépens. Cela peut inciter les personnes visées à s’autocensurer.

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Il n’en reste pas moins que si les réalités biologiques, génétiques, physiques sont transformées en pur ressenti par certains militants fanatisés et que la justice leur donne raison, nous préparons des générations d’individus perdus qui croiront que tout leur est possible et ne feront qu’accumuler les situations d’échecs. Le problème est qu’à ce petit jeu, il n’est pas sûr que les personnes trans y gagnent quelque chose. Mieux vaudrait accepter l’identité trans tel quel, que vouloir être une femme avec un pénis ou un homme enceint et hurler à la persécution parce qu’en dehors de trois arrondissements dans Paris, cela ne convainc personne. Les femmes comme Dora Moutot, J.K. Rowling, Caroline Eliatcheff ou Céline Masson ne nourrissent aucune haine ni rejet des trans. Elles interpellent sur une idéologie violente émanant d’associations radicalisées qui demandent à la société de reconnaitre leur refus de toute référence au réel comme le marqueur de leur progressisme et de supériorité morale. Que des enfants en soient des victimes bien réelles, que les scandales se multiplient comme autour de la clinique Tavistock en Angleterre, que des États comme la Suède et la Grande-Bretagne, naguère en pointe sur ces questions, reculent fortement, qu’il existe des associations de détransitionneurs… Tout cela est nié et passé sous silence par ces associations trans radicalisées qui, pourtant, utilisent bien plus l’arme de la violence, de la haine et de la censure que leurs contradicteurs. Elles ont pourtant l’oreille des pouvoirs publics. La dissolution du conseil scientifique de la Dilcrah pour cause de tension autour de la transidentité a ainsi montré qu’entre des professionnels de l’enfance, des médecins, des psychiatres, des chercheurs et des associations trans en roue libre, un organe interministériel avait choisi d’écouter les militants et de censurer les savants.

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Ancienne conseillère régionale PS d'Île de France et cofondatrice, avec Fatiha Boudjahlat, du mouvement citoyen Viv(r)e la République, Céline Pina est essayiste et chroniqueuse. Dernier essai: "Ces biens essentiels" (Bouquins, 2021)

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