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« Madame Hidalgo à Paris, un mélange d’inculture et d’idéologie »

Entretien avec Alexandre Gady


« Madame Hidalgo à Paris, un mélange d’inculture et d’idéologie »
GADY Alexandre, universitaire et historien de l'architecture français, specialiste de l'architecture de l'epoque moderne. Il est membre du Centre Andre-Chastel et professeur a l'Université Paris-Sorbonne. Crédit photo : Hannah ASSOULINE

Sous des prétextes écologiques, sociaux, culturels, touristiques, nos édiles bradent l’âme et l’histoire de la capitale au profit des marchands du temple. Heureusement, une poignée de Parigots résistent…


Causeur. Vous êtes président de Sites & Monuments, la plus ancienne association de défense du patrimoine, et à ce titre vous avez engagé de nombreuses procédures contre la Ville de Paris. Pour quelles raisons ?

Alexandre Gady. Notre rôle, en tant qu’association nationale reconnue d’utilité publique, est de défendre au mieux le patrimoine naturel et bâti, notre bien commun, et dans le cas où celui-ci serait menacé, d’intervenir. Nos combats s’inscrivent dans le droit fil d’un héritage et d’une expertise plus que centenaire, puisque l’association a été créée en 1901. C’est un des bienfaits du système démocratique : les citoyens veillent ainsi à la bonne marche des affaires de la cité. Et comme rien n’est parfait en ce bas monde, la Mairie de Paris commet parfois des erreurs : nous essayons donc de l’aider à faire mieux.

Agir signifie forcément se battre : de quels moyens disposez-vous ?

Le pouvoir des associations est mince. Dans les années 1990, sous l’impulsion d’un jeune et brillant avocat, Olivier Chaslot (décédé en 2009), nous avons développé une activité alors rare dans les associations de défense du patrimoine, pour des raisons à la fois de moyens, mais aussi de culture : les procédures judiciaires. Celles-ci sont longues évidemment, et aléatoires car elles s’effectuent devant la justice administrative, inventée par Napoléon : tribunaux administratifs, cours administratives d’appel, enfin Conseil d’État au bout de la chaîne, une institution sans doute trop liée au pouvoir politique (qui en nomme certains membres à discrétion), comme on l’a vu dans l’affaire de la Samaritaine (voir encadré). Ces actions sont fondamentales pour peser dans le débat autrement que par des gentils courriers ; il faut se donner les moyens de peser dans la décision quand elle est trop loin des citoyens.

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Ces procédures sont coûteuses : comment faites-vous ?

Une association vit d’abord des cotisations de ses adhérents, et nos premiers procès ont été faits avec des bouts de chandelle. Puis, nous avons cherché du mécénat. Aujourd’hui, nous faisons comme tout le monde, du fund raising : on lève des fonds via le site de l’association, parfois par le biais de pétitions, pour des causes précises : ce sont des « dons affectés ». La bataille du jardin botanique d’Auteuil, par exemple, a été un succès formidable de ce point de vue. Malheureusement, l’enthousiasme citoyen ne garantit pas nécessairement le succès devant la justice administrative.

Le jardin botanique des serres d’Auteuil

Construire un stade de 5 000 places en béton dans un jardin botanique en site classé et protégé au titre des Monuments historiques, que même B. Delanoë jugeait en 2006 inviolable : voilà l’exploit de la Fédération française de tennis, activement soutenue par Matignon, M. Valls regnante, le ministère de la Culture et… la Mairie de Paris, propriétaire du jardin. Sites & Monuments, avec d’autres associations, a élaboré dès 2011 un projet alternatif chiffré et obtenu en référé la suspension du permis en mars 2016, alors que les bulldozers approchaient. Las encore ! Le Conseil d’État a cassé le jugement, permettant à la FFT de raser un ensemble de serres techniques et d’abattre une centaine d’arbres en septembre dernier. L’affaire est toujours pendante au fond devant la cour administrative d’appel, mais le résultat est connu : le stade est en chantier.

Il existe tout de même une instance patrimoniale, la Commission du Vieux Paris : quel est son rôle ? Dans quelle mesure peut-elle intervenir sur des dossiers de ce genre ?

La Commission du Vieux Paris est un organisme consultatif placé auprès de la mairie, institution que je connais bien puisque j’y ai travaillé pendant six ans. Officiellement, c’est un organisme libre, que les gens prennent pour une association à cause de son nom, mais qui est de fait une véritable instance municipale. L’arrivée de la gauche à Paris en 2001 a correspondu, à quelques mois près, à la mort de son vice-président historique, Michel Fleury, qui a littéralement incarné la commission, des années 1950 jusqu’à sa mort, durant presque un demi-siècle donc. C’était un homme courageux, avec une immense culture et une belle mauvaise foi, ce qui lui donnait une certaine force de frappe. Il était surtout très indépendant d’esprit et n’avait peur de rien. Son mépris pour Chirac ou Tiberi était légendaire ! Je pense qu’aujourd’hui, un peu comme Philippe Muray, il serait en surchauffe…

Comment est-elle composée ?

Quand elle a été créée, en 1898, le modèle était celui de l’Académie française, avec des nominations à vie de gens de lettres et de connaisseurs éclairés. Il y a donc une quarantaine de membres, des élus, bien sûr, de tous bords, et des experts, des représentants d’association, etc. Mais la réforme de 2002 a sévèrement lifté cette pittoresque vieille dame. Désormais, les membres de la commission sont nommés à chaque élection, et le cabinet du maire a repris l’ordre du jour en main.

Cette commission est chargée de donner un avis, que le maire peut mettre à la poubelle, mais c’est aussi la force d’un avis consultatif : la possibilité d’être libre et de dire librement les choses. Parmi les vice-présidents successifs après Michel Fleury, il y a eu quelques personnages improbables, et une architecte courageuse, Marie-Jeanne Dumont, professeur à l’école de Belleville, spécialiste du logement social ; elle a modernisé l’institution et multiplié les expertises pointues, ce qui a fini par déranger. Le dossier des serres d’Auteuil notamment a donné lieu à une séance homérique, à la suite de quoi elle a été mise à pied. Aujourd’hui, la commission a perdu beaucoup de force et de liberté, c’est finalement un organisme administratif comme un autre. Les élus ont parfois du mal à accepter que les associatifs, les experts, la « société civile » (le terme est un peu galvaudé) disent autre chose que « tout va très bien madame la marquise ». La culture démocratique française a encore des progrès à faire !

On a pu voir, par exemple, au moment de l’Euro 2016, d’immenses dispositifs publicitaires défigurer le Champ-de-Mars ou les Champs-Élysées. Or il s’agit de « sites classés » qui, selon une loi de 1910 alors portée par notre association, ne doivent recevoir aucune publicité. Autrement dit : la mairie a violé la loi

Quand vous entamez une procédure, qui attaquez-vous ?

On attaque le producteur de l’acte administratif. Quand il s’agit d’un permis de construire parisien, c’est l’autorité qui a délivré le permis, c’est-à-dire la mairie. Dans l’affaire de la grande roue, place de la Concorde, nous avons attaqué sur deux fronts. D’abord, l’autorisation délivrée par la DRAC – puisqu’il s’agit d’un lieu classé « monument historique » –, en considérant notamment qu’elle commettait une « erreur manifeste d’appréciation » en autorisant le placement de la roue exactement dans l’axe historique conçu par Le Nôtre, cette magnifique perspective connue dans le monde entier qui s’étire des Tuileries à l’étoile. Ensuite au pénal, après avoir constaté une occupation du sol bien supérieure à la convention signée par la mairie. Aucun de ces jugements n’est encore tombé, mais l’affaire donne lieu à des articles réguliers et amusants du Canard enchaîné.

Autre cheval de bataille de votre association : les pubs géantes qui se multiplient en ville.

En effet. Les publicités sur les échafaudages des monuments historiques en travaux sont autorisées en France depuis 2005, et la Mairie de Paris vient de se donner, par un vote du conseil municipal, l’autorisation de faire la même chose sur tous ses bâtiments, édifices religieux compris – avec l’accord du clergé… C’est ainsi que le transept de Saint-Eustache est caché par une immense affiche, et que Saint-Augustin a disparu derrière la photo d’un téléphone portable de 20 m de hauteur… Les marchands du Temple ont gagné ! Heureusement qu’il y a des exceptions, un peu de dignité : le dôme du Panthéon et les Invalides hier, l’École militaire aujourd’hui sont en travaux sans pub.

Sur ces affaires, il faut reconnaître que nous sommes isolés : beaucoup pensent que c’est formidable parce que ça rapporte de l’argent. Nous trouvons au contraire que c’est absolument scandaleux : les monuments portent une part de sacré, c’est pour cela qu’on les protège, qu’on les restaure, qu’on les inscrit au milieu de la modernité depuis un siècle et demi. S’ils deviennent de simples et vulgaires supports publicitaires, on les dégrade et on les rabaisse. C’est la fameuse « prostitution culturelle » dénoncée jadis par le maire de Prague.

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Sur ces bâches, on peut pourtant faire mieux : figurer une représentation du monument, ou bien faire appel à la création contemporaine… comme LVMH en ce moment place Vendôme. Il faut aller selon nous vers une logique de logo, plus respectueuse du site. Nous avons également attaqué la Ville de Paris dans ce domaine, parce qu’elle viole ses propres règlements publicitaires sur les lieux de l’affichage. On a pu voir, par exemple, au moment de l’Euro 2016, d’immenses dispositifs publicitaires défigurer le Champ-de-Mars ou les Champs-Élysées. Or il s’agit de « sites classés » qui, selon une loi de 1910 alors portée par notre association, ne doivent recevoir aucune publicité. Autrement dit : la mairie a violé la loi – qu’elle doit faire respecter aux Parisiens – et vient en conséquence fin juin d’être condamnée par le tribunal administratif. Une première ! L’affaire va se poser de nouveau, et plus sérieusement, avec la candidature de Paris aux jeux Olympiques de 2024. Le dossier est en effet fondé sur l’idée de faire du sport dans les lieux patrimoniaux, dont le Champs-de-Mars ou ces mêmes Champs-Élysées. Comme ce sont des ensembles classés, et qu’on ne peut pas tout avoir, les compétitions se dérouleront sans pub ?… Il faudrait que le sport business consente à faire quelques concessions. C’est bien un combat majeur pour laisser un peu de « temps de cerveau disponible » à nos contemporains afin d’admirer Paris et de ne pas subir l’agression publicitaire permanente.

Les affaires parisiennes dont vous parlez sont relativement ponctuelles, mais qu’en est-il de la modification du PLU décidée en 2016 ? Quelles conséquences craignez-vous ?

C’est une question majeure, à la fois politique, philosophique, économique, puisqu’il s’agit d’une nouvelle règle du jeu. Le discours des urbanistes, aujourd’hui, est de dire qu’on va faire la ville sur la ville. La formule, qui ne veut pas dire grand-chose, signifie en réalité une densification de la ville, plus de mètres carrés, plus de béton – et peut-être plus d’argent aussi. L’approche paraît sympathique de prime abord : ne pas agrandir les zones bâties, ce qui impliquerait qu’on développe des infrastructures et donc une augmentation du nombre de voitures et de la pollution qui va avec. Mais comme toujours avec l’écologie, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Dès qu’il y a une dent creuse, un immeuble plus bas, une parcelle en profondeur, on peut bâtir, on peut densifier. Voilà qui est préoccupant dans une ville où on étouffe déjà, qui est la plus dense d’Europe et est devenue en quinze ans l’une des plus denses du monde.

Dans les mesures phares figure pourtant la « végétalisation de Paris », avec l’idée, par exemple, que toute terrasse de plus de 100 m2 devra être végétalisée. Ça a un côté sympa…

J’aimerais en être aussi sûr : on a vu ce qui s’est passé avec Roland-Garros, où le jardin est une variable d’ajustement de la politique sportive, ou avec les parterres de gazon de la place de la République, remplacés par une marée de dalles grises… Ce que ça signifie, en réalité, c’est qu’on va mettre de la végétation sur le toit-terrasse d’un nouvel immeuble : mais on n’a pas végétalisé Paris, on a bétonné Paris et mis un fragile jardin hors sol qui coûte une fortune. Cessons de bâtir et plantons de véritables jardins, voilà une proposition verte ! D’un côté, on a donc des bondieuseries écologistes, avec par exemple le permis de jardiner le pied de son arbre sur les alignements haussmanniens, tout à fait grotesque, et de l’autre la rapacité des promoteurs, soutenus par la Ville de Paris, parce que Mme Hidalgo, à la différence du regretté président Hollande, aime les riches : elle aime ainsi Bernard Arnault et LVMH, comme elle aime la tour Triangle, un projet phare du puissant groupe Unibail-Rodamco…

Ce n’est pas le discours idéologique qu’elle tient.

Mais c’est la vérité des faits : on voit que les promoteurs sont les bienvenus, du moment qu’ils mêlent à leurs projets l’alibi écologique et social. L’architecture « en rupture », systématiquement encouragée par la mairie, achève de travestir ces coups immobiliers en autant d’innovations forcément sublimes, pour parler comme Duras. Ainsi, le débat sur la façade de Sanaa rue de Rivoli pour LVMH dissimulait la transformation d’un grand magasin en bureaux. L’idéologie sert ici le business.

Avant Anne Hidalgo, il y a eu Pompidou : on fait parfois des parallèles entre aujourd’hui et son époque, notamment à propos de la construction de tours.

Étrange paradoxe, en effet. La tour est de retour, avec le discours convenu consistant à y voir un absolu de la modernité… Mais la tour est un projet architectural qui a plus d’un siècle, et enfermer la modernité dans un seul objet architectural est assez bêta. On se heurte là à l’inculture des élus, impressionnables et qui veulent être à la mode, faire le buzz… À Paris, on se garde bien de les bâtir au centre, pour ne pas gêner les bobos, elles se dressent le long du périph, comme une nouvelle muraille. Il est par ailleurs faux d’affirmer qu’il n’y a pas de tours à Paris ; en réalité, il y en a beaucoup : dans le secteur Italie, à Beaugrenelle, dans une partie du XIIe et du XIXe, et surtout à La Défense.

Mais là, on ne relève plus de la Mairie de Paris…

Sur un plan de stricte délimitation des communes, c’est vrai, mais à l’échelle de l’histoire de la ville, c’est faux ! La grande erreur, lorsque l’on a conçu La Défense, est de ne pas avoir créé un XXIe arrondissement. Et puisque nous sommes dans les communes limitrophes, parlons des deux tours « Hermitage » prévues de l’autre côté de la Seine, derrière La Défense, par Norman Foster : deux tours jumelles immenses, nos Twin Towers à nous, qui vont pousser et qu’on verra très haut au-dessus de l’arc de triomphe. Elles vont altérer la vision d’un grand axe historique. Personne ne semble y avoir pensé. Par sa hauteur, comme les éoliennes dans la campagne, la tour vient bouleverser toutes les règles, changer le paysage et fracturer l’horizon.

« La mauvaise Samaritaine »

En 2005, Bernard Arnault rachetait la Samaritaine et fermait le célèbre grand magasin en licenciant tout le personnel, au prétexte de l’état du bâtiment. Sept ans plus tard, il obtenait de la Mairie de Paris, très accommodante (le PLU n’a-t-il pas été changé pour lui ?), une autorisation de démolir presque tout un îlot rue de Rivoli, situé derrière le magasin historique, crevant ainsi l’alignement haussmannien et ses façades en pierre. Sites & Monuments a déposé un recours et fait annuler ce permis par le tribunal administratif, jugement confirmé par la cour administrative d’appel, instances exceptionnellement réunies en formation plénière. Las ! En juin 2015, le Conseil d’État a cassé toute la procédure au profit de LVMH, Goliath a gagné contre David. Tout ça pour un immeuble de bureau supplémentaire… On n’avait pas démoli à cette échelle dans le centre historique ni construit avec une telle volonté de rupture depuis Pompidou.

Pour en revenir à Paris, il y a tout de même quelques décisions qui paraissent sympathiques, même si elles ne relèvent pas de votre domaine : lutter contre la voiture, par exemple, en fermant les voies sur berges.

Nous avons lutté contre la voie express en son temps, et nous y souscrivons donc volontiers, mais l’exécution est assez brutale : on ferme les berges, très bien, mais on coupe la veine juste au milieu et le sang ne circule plus. Le banlieusard qui traversait Paris assez facilement par la voie express se retrouve maintenant dans des kilomètres de bouchons. Quant aux pauvres aménagements installés sur l’ancienne autoroute, est-on vraiment au niveau d’une grande capitale culturelle ?

Si vous aviez les moyens de multiplier les procédures, quelles batailles y aurait-il à mener ?

Ce n’est pas notre but, bien au contraire ! Si l’administration remplissait son office, ce qu’il faut continuer à espérer, la situation serait différente. Ces procès sont coûteux, lourds et souvent très délicats. Pire, selon certains, les associations empêcheraient tout : en somme, nous devenons les méchants, les réacs, ce qui n’est jamais très agréable. On fait ces recours avec circonspection, en essayant de les cibler pour qu’ils soient très pédagogiques. Quitte à renoncer à certains dossiers.

En somme, c’est toujours pot de terre contre pot de fer. Et de plus, Anne Hidalgo a une réputation de femme autoritaire…

Ce n’est pas immérité, loin s’en faut. Pensons à la façon dont elle a fait revoter le Conseil de Paris sur le dossier de la tour Triangle – projet repoussé dans un premier temps –, ce qui constitue un déni de démocratie invraisemblable ; au fait qu’elle soit passée outre l’avis négatif de l’enquête publique sur la fermeture de la voie express rive droite ou à son mépris pour la pétition de 80 000 signataires défendant les serres d’Auteuil… Mais ce qui est le plus angoissant avec Mme Hidalgo, c’est son mélange d’inculture et d’idéologie.

Comment définiriez-vous cette idéologie ?

L’idéologie de la pseudo-modernité festive, qui consiste à « réinventer Paris », « réinventer la Seine », végétaliser le paysage urbain avec des gadgets de type « permis de jardiner » au pied des arbres d’alignement, ou s’en prendre, par exemple, aux traditionnels kiosques à journaux ou aux bancs parisiens. Une démarche culturelle un peu plus fine consisterait à reconnaître qu’il existe des objets du passé qui font le caractère de Paris, auxquels les gens sont attachés, et à les respecter. Ce qui suppose de pouvoir connaître ce caractère…

Il existe également une indécence, dont témoigne l’affaire de la location des catacombes à la société Airbnb pour Halloween en 2015 : celle-ci a en effet organisé une loterie dont le gagnant pouvait passer une nuit sur place ! La photo d’accroche publicitaire montrait un lit deux places, avec des oreillers en forme de cœur marqués Airbnb et des tables de nuit avec bougies devant un mur de crânes bien réels. Les ossements du peuple de Paris ! C’est une sorte de violation de mémoire, venant d’une gauche tartuffe qui passe son temps à larmoyer sur le peuple ! Pourquoi pas un concert musette devant le mur des Fédérés ?

Certains gestes ont tout de même été faits par la Ville de Paris pour faciliter l’accès à la culture, la gratuité des musées par exemple.

Là encore, n’est-ce pas de la pure idéologie ? Les études montrent que cette gratuité profite plus aux touristes qu’aux classes moyennes ou populaires, et qu’elle n’a jamais fait augmenter la fréquentation des musées : c’est surtout une perte sèche pour les finances municipales. La mairie porte par ailleurs la responsabilité de la fermeture d’un musée parisien, celui de l’Assistance publique (encore une histoire de pauvres…), dont les locaux ont été vendus au privé ! Enfin, il faut s’inquiéter de la rénovation du musée Carnavalet, qui contient toute la mémoire de Paris, et qui est fermé pour trois ans de travaux. C’était un musée merveilleux, poétique et chaotique, qui avait le plus de succès auprès du public. Un musée bourgeois, horresco referens, qui ne cadre plus avec l’idéologie municipale. Craignons qu’on en fasse un musée citoyen, solidaire, évidemment interactif : finalement, vidé de sa sève.

Été 2017 - #48

Article extrait du Magazine Causeur




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