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Richard Ferrand et le fardeau du vieil homme blanc

Dites aux médias que vous n'êtes "pas un homme"


Richard Ferrand et le fardeau du vieil homme blanc
Richard Ferrand, juin 2018. SIPA. 00864344_000002

C’est une phrase glaçante.

Je l’ai entendue sur ma radio préférée (ie. France Info), lundi 10 septembre:

« Les députés de la majorité ont donc choisi Richard Ferrand, malgré le fait qu’il soit élu depuis 20 ans, qu’il soit un homme et qu’il ait 56 ans. »

Ce « malgré » laissait attendre une allusion à l’affaire des mutuelles de Bretagne. Mais ce que le journaliste retient comme étant les principaux handicaps de Richard Ferrand, ce sont sa longévité en politique, son sexe et son âge.

De l’inconvénient d’être né homme

Reprenons ces trois points :

Il est élu depuis 20 ans. En soi, ce n’est certes pas un gage de qualité. Mais il faut avouer que ce n’est pas non plus une preuve d’incompétence. C’est une information neutre, qui pencherait plutôt vers le positif si l’obsession ambiante n’était au dégagisme.

C’est un homme. J’ai beaucoup aimé le « vous me pardonnerez de ne pas être une dame »:

Être une femme a longtemps été un obstacle à l’exercice de certaines fonctions, à tort ou à raison (je me délecte par avance de l’effet de cette nuance). Faudrait-il se féliciter qu’être un homme en constitue un désormais ? Que les hommes doivent s’excuser de perpétuer, par leur présence, la domination masculine ?

Copain d’abord

On peut bien penser que le vote des députés a été influencé par les prises de position publiques de plusieurs ministres en faveur de ce résultat, c’est hautement vraisemblable. Mais cette orientation du scrutin n’a rien à voir avec le sexe du vainqueur. Quoi qu’il prétende, oui, Richard Ferrand est « un chouchou », un copain qu’on place, un fidèle qu’on récompense. Barbara Pompili était, quant à elle, horripilante lorsqu’elle laissait entendre qu’elle incarnait une opportunité unique, précisément parce qu’elle était une femme. Avec cette arrogance qui consiste à suggérer que dans le contexte actuel (entendez : Weinstein etc.), ce serait un signe fort, etc. Il y a fort à parier que si elle avait été choisie par ses pairs, elle n’eût pas eu la…

>>> Lisez la suite de l’article sur le blog d’Ingrid Riocreux <<<

 

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Agrégée de lettres modernes, spécialiste de grammaire, rhétorique et stylistique. Dernier ouvrage: "Les Marchands de nouvelles, Essai sur les pulsions totalitaires des médias" (L'Artilleur, 2018)

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