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Jean-Michel Blanquer doit tout à Najat Vallaud-Belkacem

L'ancienne ministre a posé les bases de la reconstruction de l'école


Jean-Michel Blanquer doit tout à Najat Vallaud-Belkacem
La grimace de Najat Vallaud-Belkacem en apprenant le nom de son successeur au ministère de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer (à droite). ®capture d'écran BFM TV / SIPA. 00844987_000001

Mais si mais si, pour l’oeuvre de Jean-Michel Blanquer, c’est à Najat Vallaud-Belkacem qu’il faut dire merci ! 


Jean-Michel Blanquer a donc explosé les compteurs de « L’Emission politique », avec 71% des personnes convaincues dans le sondage final. Plus encore, Alexis Corbière, qui n’avait pourtant pas démérité lors de son débat avec le ministre de l’Education nationale, a sans doute eu un moment de désolation lorsqu’il a appris que 69% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon de la dernière présidentielle avaient été convaincus par son interlocuteur du soir.

Blanquer, c’est « le vice-président » selon Le Point, et « la nouvelle star » selon Valeurs actuelles.

Derrière chaque grand homme…

Il ne s’agit pas là de mettre en cause ses compétences, ni son bon sens et son habileté politique. Mais on oublie un peu trop facilement à qui Blanquer doit en priorité son immense popularité. La personne à qui le ministre pourrait dire : « je lui dois tout ». Emmanuel Macron, le président qui lui a fait confiance ? Alain Juppé, ce fourier du macronisme, qui l’avait abondamment consulté pour la construction de son programme éducatif ? Gilles de Robien et Luc Chatel, qui lui ont permis de faire ses armes au ministère ? Non. Ni les uns, ni les autres. Cette personnalité à qui Blanquer doit tout est une femme. Sa femme ? Je ne pense pas à elle, et du reste – le ministre préservant à juste titre sa vie privée – on ne sait rien d’elle.

Jean-Michel Blanquer doit tout à Najat Vallaud-Belkacem, qui l’a précédé rue de Grenelle. Grâce à elle, il est populaire. Grâce à elle, tout ce qu’il touche se transforme en or sondagier. Grâce à elle, cet homme est le messie.

Après moi, le soleil !

Si Najat Vallaud-Belkacem n’avait pas mis en œuvre sa réforme du collège, si elle n’avait pas piétiné les classes bilangues et les options Latin et Grec, si elle n’avait pas délégué la rédaction des programmes à l’idéologue Lussault, si elle n’avait installé le tirage au sort comme solution de sélection d’entrée à l’Université, qu’aurait bien pu faire Jean-Michel Blanquer ?

Il suffisait juste d’annoncer son intention de rétablir les classes bilangues, le Latin et le Grec pour paraître un homme de bon sens. Le ministre n’a même pas eu besoin de financer leur rétablissement en redonnant les dotations en heures-postes correspondantes. Ce qui, au passage, n’a pas permis qu’elles fassent leur retour dans bon nombre d’établissements. Oui, il suffisait juste de l’annoncer.

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En ce qui concerne la sélection à l’université c’est encore plus piquant. Voilà une proposition qui avait mis la jeunesse dans la rue il y a trente-deux ans. Dont la perspective effrayait tous les dirigeants politiques de droite, Sarkozy en tête. Et que le gouvernement fait passer comme une lettre à la poste, avec quelques petites manifs embryonnaires de-ci de-là, sous les applaudissements, ou presque, de la plupart des lycéens. Pour réaliser ce miracle, dont Blanquer est crédité alors que c’est sa collègue Vidal qui est à la manœuvre, il fallait bien que Najat Vallaud-Belkacem soit passée par là, et instaure cette idée saugrenue de tirage au sort. Le tirage au sort, comme preuve par l’absurde de ce refus de la sélection par le mérite, préférant depuis des lustres organiser un naufrage dans le premier cycle des facs, pour mieux repérer les meilleurs nageurs.

La grimace de Mona Lisa

Ah, s’il n’y avait pas eu cette grimace ! Vous vous souvenez ? Cette grimace que Najat Vallaud-Belkacem avait faite lorsqu’elle avait appris le nom de son successeur.

Cette image qu’une caméra indiscrète avait filmée un jour de mai de l’an dernier. S’il n’y avait pas eu cette grimace, on pourrait croire que tout cela n’était que volontaire. Que Vallaud-Belkacem avait en fait tout planifié pour que son successeur puisse enfin, après tant d’années de destruction de notre système éducatif, remettre enfin l’église au milieu du village. Qu’elle avait dynamité sciemment le système de l’intérieur afin que Blanquer puisse reconstruire, enfin. On aurait pu croire à cette alliance entre les deux contraires, comme d’autres croyaient naïvement à celle du glaive et du bouclier à une époque que l’octroi d’un point Godwin ne me permet pas d’évoquer.

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S’il n’y avait pas eu cette grimace, on pourrait alors diminuer complètement les mérites de Jean-Michel Blanquer, et ériger une statue à la nouvelle directrice éditoriale de Fayard. Ne pas être statufiée à cause d’une grimace ! C’est ballot.

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