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Sciences Po Paris: la censure se prend une gifle

Vendredi 11 février, Jean Messiha a pris la parole dans l'école prestigieuse


Sciences Po Paris: la censure se prend une gifle
Image d'archive, Lille, 5 février 2022 © JULIEN DE ROSA / AFP

Malgré la présence d’opposants remontés contre sa venue, le porte-parole d’Eric Zemmour Jean Messiha est parvenu à s’exprimer à Science Po Paris. À Bordeaux, le RN Jordan Bardella a eu moins de chance.


Sur le champ de bataille idéologique qu’incarne Sciences Po Paris, les tyranneaux «antifascistes» ont essuyé une belle défaite bien méritée. Le vendredi 11 février, des associations estudiantines ont encore une fois, et comme de coutume, voulu interdire le déroulement d’une conférence organisée par la droite bien audacieuse de la rue Saint-Guillaume, s’inscrivant dès lors dans le droit lignage de la propension qu’a la gauche progressiste à vouloir faire taire toute esquisse d’adversité.

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Un Rubicon « moral » franchi

Ce jour-là, la fraîche et intrépide entité de la « Reconquête! » basée dans l’établissement a organisé une conférence inaugurale ayant pour thématique : « Lier immigration et identité avec le projet d’assimilation », et pour invité Jean Messiha, porte-parole du candidat Eric Zemmour à la prochaine élection présidentielle. Double crime de lèse-moralité ! Pour des groupuscules émoustillés par les blocages et le saccage des lieux de savoirs tels que « Solidaires étudiant.e.s », « SOS Racisme », l’« UNEF » et autres escadrons en lutte pour leur propre survie, Sciences Po a franchi le Rubicon moral, Sciences Po et son directeur étant coupables de complicité avec le fascisme. Ces contestataires habituels nostalgiques du stalinisme aiment à tout déconstruire, mais ne voient pas d’un bon œil la construction d’une opposition, qui pourtant ne dit rien d’illégal ni d’inconstitutionnel. Communiqués grossiers et gribouilleux, rodomontades belliqueuses et risibles à l’égard des forces de l’ordre, banderoles enfantines, litanie sloganesque, bref, tout l’attirail du magistrat inquisitorial wokien était convoqué en grande chambre, pour un tout petit comité de sycophantes et de hurleurs. Une inquisition morale et politique contre l’essor de laquelle plus personne ne semble avoir la force de s’insurger, mais qui est la cause de bien des tourments que connaissent la culture et l’enseignement. « Tous les vices à la mode passent pour des vertus » écrivait Molière ! La prose et le jargon habituels des moutons de Panurge de l’antiracisme se sont illustrés : l’infâme Messiha tient des propos « racistes », « validistes » (et voici un nouveau terme technique pour la nomenclature verbale intersectionnelle) « islamophobes » et « LGBTQIphobes. » Bref, « l’extrême droite n’a pas sa place dans nos lieux d’études. » Assurément, qu’en serait-il alors de l’hégémonie de l’extrême gauche, laquelle se sent éhontément maîtresse et divinité dans certaines loges abandonnées de l’enseignement supérieur ?

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À Bordeaux, le RN Bardella contraint de faire demi-tour, la sécurité n’étant pas assurée

Un chétif bataillon verbeux, fatigué et crépusculaire était là pour scander que « le peuple » aura la peau de Zemmour, affublé du rarissime sobriquet de « facho », que « tout le monde déteste la police » et autres vers de qualité remarquables d’innovation. Par la parole ou par les actes, l’irrécupérable comité d’accueil, effrayé à l’idée de voir se tenir une réunion qui ne soit pas chapeautée par des sectateurs agréés, a su montrer son indignation en s’en prenant aux forces de l’ordre, qualifiées de « complices », par des remontrances indignées ou des provocations physiques claires et non équivoques. Certains se sont émus d’avoir vu des camarades gazés, et ont immédiatement filmé ces scènes ignominieuses en vue de les diffuser et apporter des éléments probants de l’indélicatesse systémique et inconditionnelle des gardiens de l’ordre public. Ces rois de la preuve ont pourtant oublié de couper au montage les séquences où les individus en question bousculent les agents à plusieurs reprises… La veille cependant, une poignée de sciences-pitres de l’IEP de Bordeaux avait pourtant réussi à contraindre la direction d’annuler la venue de Jordan Bardella, autre héraut notoire de la haine et de l’intolérance qui devrait se taire ad vitam, selon les prédicateurs du pluralisme et de l’égalité. Fait remarquable : cette fois, ce sont les révolutionnaires de Paris qui ont échoué à actionner le levier de la guillotine des idées…




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