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Zemmour : un Sopo et au lit !


La nouvelle est tombée comme un couperet : d’après le journaliste « médias » Renaud Revel, Zemmour sera débarqué de la matinale de RTL à la rentrée prochaine.
Couic ! Un verdict sans appel ni remise de peine possibles pour le multirécidiviste de la mauvaise pensée. Eric Zemmour paie ainsi l’une de ses dernières chroniques radio. Contestant la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs, le trublion réactionnaire y blasphémait la garde des Sceaux : « En quelques jours, Taubira a choisi ses victimes, ses bourreaux. Les femmes, les jeunes des banlieues, sont dans le bon camp à protéger, les hommes blancs dans le mauvais. Après tout, les femmes votent majoritairement à gauche depuis 1981, et dans les banlieues, Hollande a réalisé des scores de dictateur africain. »

Enfer et damnation. Evidemment, les chiens de Pavlov de l’antiracisme subventionné par vos impôts ont dégainé les premiers. Quand il entend le mot « banlieues », le MRAP sort son revolver. L’association qui s’était attiré les foudres de son ancien compagnon de route Jean Ferrat[1. Connu pour ses penchants droitiers !] en substituant l’ « amitié entre les peuples » à la lutte contre l’antisémitisme, s’est fendu d’un communiqué assassin. En l’espèce, il s’agirait d’un « délire misogyne et raciste » justifiant que le MRAP « en appelle donc au Conseil Supérieur de l’audiovisuel pour que sa mission s’exerce contre une radio qui donne un tel espace à la haine raciste et misogyne ». Voilà RTL prévenue !

Mais la salve la plus pernicieuse est venue du SOS Racisme, qui entretient de vieux griefs à l’encontre de l’indiscipliné polémiste. Dans une tribune aux accents de lettre de cachet, l’ineffable Dominique Sopo plante ses banderilles dans le dos de son meilleur ennemi Zemmour, déjà condamné pour provocation à la discrimination raciale. Il y a quelques années, le natif de Montreuil expliquait imp(r)udemment sur France Ô que la pénalisation de la discrimination était absurde. Car la vie ne serait qu’une longue suite de discriminations, de choix arbitraires et d’affinités électives, y compris dans le monde impitoyable de l’entreprise, qui ne sauraient disparaître sous l’effet magique de la loi. Pour cette sortie scandaleuse, Eric Zemmour avait été condamné à une peine de sursis par un tribunal l’ayant par ailleurs blanchi après la polémique sur les « délinquants noirs ou arabes ».

Qu’importe, Sopo n’étant pas rassasié par cette condamnation en demi-teinte, il flaire l’odeur du soufre dès qu’un « dérapage » pointe le bout de son nez. Pensez donc : critiquer Christiane Taubira, auteur d’une loi mémorielle inattaquable sur la traite négrière[2. Qui reconnaît les Européens comme seuls et uniques responsables de la traite, au mépris des trafics interafricains et arabo-musulmans. Il y a quelques années, pour avoir préféré la rigueur historique à la repentance et démontré la diversité des traites négrières, le chercheur Olivier Pétré-Grenouilleau s’est vu poursuivre par des associations communautaires qui brandissaient la loi Taubira, avant de retirer leur plainte devant la bronca générale.], représentante de la « diversité » et de la « parité » (que ces noms soient sanctifiés) au sein d’un gouvernement aussi exemplaire que « normal », dépasse les capacités d’entendement du président du SOS Racisme. On comprend que Dominique Sopo ait la rancune tenace. Depuis quelques années, au gré d’une médiatisation intensive, Zemmour se fait le promoteur du brillant essai de Paul Yonnet, Voyage au centre du malaise français. Dès 1990, ce pamphlet précurseur décortiquait les tenants et aboutissants de l’idéologie antiraciste[3. Qui est à l’authentique antiracisme ce que la RDA fut à la démocratie.], y décelant le bras moral du mitterrandisme post-socialiste et post-national. Dominique Sopo, militant PS dans la parfaite continuité de ses prédécesseurs Harlem Désir et Julien Dray, ne digère pas la verve zemmourienne, coupable d’avoir décillé des millions d’auditeurs. On ne sait quel costume Sopo a endossé en rédigeant cet appel au licenciement, celui de militant « antiraciste » ou « socialiste ». A y regarder de près, sa robe de procureur aux sermons pontifiants le dispense de choix : en guise de catéchisme, notre père-la-morale pourfend « la dynamique suintant le racisme qui aurait permis à Marine Le Pen de réaliser un score élevé à l’élection présidentielle et à Nicolas Sarkozy de « limiter la casse » le 6 mai ». Patrick Buisson-Zemmour : même combat, vos idées « suintent » !

Ce fin exégète de la prose zemmourienne perçoit en outre dans le refus – certes, contestable – du délit de harcèlement – récemment censuré par les Sages de la rue de Montpensier, ces suppôts du machisme immense et rouge – le symptôme d’une « misogynie » échevelée. Attendez, le plus drôle est à venir : dans sa réhabilitation enflammée du délit de harcèlement, Sopo se la joue paritaire intégral, s’indignant que « pour Eric Zemmour, le délit de harcèlement sexuel est une entreprise dirigée contre les hommes. Peu importe que les lois de 1992 et de 2002 sur le harcèlement sexuel n’identifient évidemment pas le sexe des auteurs et des victimes potentiels. Il ne s’arrête pas à ces détails qu’un minimum de déontologie journalistique lui aurait pourtant commandé de présenter ». Autrement dit, un homme aussi peut être harcelé… par une femme. A la bonne heure ! Sopo reconnaît enfin l’ambivalence du Mal, irréductible au Mâle, mais pas…au blanc puisque « le racisme anti-blanc est une notion forgée par l’extrême droite » dixit notre Bourdaloue du XXIe siècle. Tarik Yildiz, auteur d’un courageux essai sur la question, appréciera le procès en sorcellerie intenté contre son « nauséabond » objet de recherche.

Nous achèverons notre inventaire à la Prévert par cette phrase poilante : « Eric Zemmour glisse, en matière de délinquance, de la question des mineurs à celle des jeunes de banlieue ». Il est vrai que la gauche de gouvernement[4. Et ses marges « libérales-gauchistes », comme les a baptisées le répréhensible Richard Millet.] pratique assidûment l’amalgame entre « banlieues » et « quartiers populaires », au point de rendre ces deux expressions quasi synonymes. Faut-il y voir une honteuse discrimination des zones péri-urbaines et rurales où se regroupent 85% de la pauvreté et du chômage hexagonaux ? Non, plutôt un savant mélange d’ignorance, de démagogie et de lâcheté. Quant à la bonne vieille culture de l’excuse qui semble animer notre sacrosainte garde des Sceaux, n’a-t-elle pas partie liée avec une certaine idéalisation de la délinquance juvénile et/ou immigrée ? En réaction à la précédente affaire Zemmour, dans son dernier opus Le Complexe d’Orphée, le cruel Jean-Claude Michéa relevait ce sophisme de la gauche morale : bien qu’inexistante, la surdélinquance immigrée serait imputable aux discriminations quotidiennement infligées aux fameux « jeunes ». En termes de « glissement » incohérent jusqu’à l’absurde, Ionesco n’aurait rêvé mieux.

Mais puisque Dominique Sopo se sent pousser des ailes de Fouquier-Tinville avec le retour de la gauche aux affaires, nous l’inviterons à examiner au peigne fin cette saillie de la toute nouvelle ministre déléguée à la Francophonie et aux Français de l’étranger, Yamina Benguigui : « à qualité égale, priorité au beur » déclarait en 2004 cette fervente avocate de la discrimination positive restée impunie par la XVIIe chambre du TGI de Paris. Dans la phraséologie « antiraciste », cela s’appelle une « vision racialisée de la société ». Benguigui démission ?! L’on n’entend guère ce refrain du côté de SOS Racisme, qui préfère savourer l’exécution de sa sentence prémonitoire : « Espérons qu’un jour les complexes d’Eric Zemmour se résoudront sur un divan plutôt que par l’expression radiophonique d’une haine quotidienne obligeamment permise par la sollicitude de RTL à l’endroit de ce personnage. »

Il fut un temps – que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître … – où la gauche attaquait l’ordre établi, quitte à mettre dans le même sac patrons, bourgeois et soutiers du capitalisme financier. Les jeunes qui ont exulté le 6 mai à la Bastille n’auront connu que l’époque bénie des dieux où de sinistres chiens de garde compensent leur impuissance à changer la vie par de vaines croisades morales. Faute de danger fasciste imminent, ces consciences éclairées s’efforcent de museler le débat public autant que faire ce peut en agitant de faux épouvantails. L’exorciste Sopo ayant sorti ses gousses d’ail, la France pourra bientôt dormir sur ses deux oreilles : l’incontrôlable Zemmour ne la réveillera plus. On a les Goldstein qu’on mérite…



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est journaliste.

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