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Une histoire à deux balles


Une histoire à deux balles

Pauvre Xavier Bertrand. Un homme à qui tout le monde – à commencer par lui-même – prédisait le plus brillant avenir. En quelques années, il avait gravi tous les échelons en jeune homme pressé : député-godillot de base en 2002, ce fidèle de Chirac est nommé secrétaire d’Etat à l’assurance-maladie dès 2004 et à peine une année plus tard il remplace son ministre de tutelle et se voit confier le portefeuille de la Santé. En 2007, son soutien sans faille à Nicolas Sarkozy lui vaut le ministère du Travail avant son accession, en décembre dernier, au secrétariat général de l’UMP, un défi qu’il relève avec brio, se donnant comme mission la transformation du parti en mouvement uni et même populaire.

Caressant les plus hautes ambitions, Xavier est à son tour câliné par le président qui, se retrouvant désormais dans la position de Chirac hier, ne voit pas d’un si mauvais œil une saine concurrence entre les jeunes ambitieux qui rêvent de devenir calife à la place de Nicolas.

C’est donc avec émotion et étonnement qu’on apprend que l’incontournable Xavier Bertrand n’a pas reçu la moindre lettre de menace ni la balle de 9 mm qui allait avec… Frédéric Lefebvre, Christian Vanneste et même Jean-Paul Alduy y ont eu droit. Pourquoi eux et pas lui ? Comment expliquer que Rachida Dati, Michèle Alliot-Marie et Christine Albanel soient, elles, en mesure de publier des communiqués annonçant qu’elles ne plieront pas, quel qu’en soit le prix. Elles continueront à vivre, travailler et pouponner. Pourquoi lui qui se voit comme « le meilleur d’entre nous » est-il privé du bonheur de dire, la voix légèrement tremblante, que rien ne l’empêchera de faire son devoir, alors que l’ancien tenant du titre, ce has-been de Juppé qui n’a pas été foutu de retrouver son siège de député peut se la jouer s’en-fout-la-mort ? Même les représentants au Sénat du plateau de Millevaches ou pire, Jacques Blanc et Raymond Couderc, ont le droit de se déclarer « tout à fait sereins » et pas lui ?

Dans cette tentative d’humiliation avec préméditation, il reste à Xavier B. une seule – et, admettons le, assez maigre – consolation : Copé n’en a pas reçu non plus ! Dans ces temps de lutte contre toutes les discriminations, j’appelle donc tous nos lecteurs membres de Terre-Solidarité, à lui envoyer cette fichue lettre. Par pitié, rien qu’un petit mot avec une petite balle, pour le geste : même un calibre 22 ou un plomb de chevrotine feront l’affaire.



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est historien et directeur de la publication de Causeur.

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