Accueil Brèves La retraite à soixante ans, oui. La main aux fesses, non.

La retraite à soixante ans, oui. La main aux fesses, non.


Pour les plus anciens d’entre nous, Wolinski, c’était l’auteur du dessin qui faisait la Une de L’Huma dans les années 70. Il y a longtemps que Wolinski a trouvé son bonheur à dessiner dans la presse bourgeoise mais tout de même, communiste un jour, communiste toujours… sauf en cas de conversion brutale au néo-conservatisme, ce stalinisme de droite. C’est pour cela que le dessinateur, sans doute, a accepté d’illustrer une affiche du Front de gauche et du PCF en faveur de la retraite à soixante ans. Voilà le corps du délit (nous avons évidemment choisi la fédération PCF du Bas-Rhin intentionnellement).

wolinski pcf

Je dis le délit parce que les réactions sont terribles, notamment sur les réseaux sociaux. À croire que les jeunes gens qui utilisent Twitter et Facebook estiment que le sujet est tellement sérieux et que la vraie gauche est tellement morale que l’on ne peut se permettre de sourire.

Un sexagénaire qui, comme son nom l’indique, met la main aux fesses de deux jolies filles parce qu’enfin, la vie est belle quand on ne travaille plus et qu’on est en bonne santé, et voilà le Front de gauche accusé par certains de ses militants de sexisme, de machisme, j’en passe et des pires !

Pourquoi tant de haine ? Parce que c’est un vieux qui va probablement se taper deux jeunettes ? Ou parce qu’il prépare un plan à trois ? Ou parce qu’il profite de sa position dominante et hétérofasciste de retraité pour courir le guilledou au lieu de continuer à militer ? Tout ce petit monde qui s’est mobilisé pour le mariage gay fait preuve là d’un étonnant puritanisme, quand on y songe. Deux hommes qui se marient entre eux, ça va, c’est de l’émancipation. Mais un retraité encore vert qui met des mains aux fesses des filles et voilà la lutte pour les acquis sociaux outragée, brisée, martyrisée et pas libérée du tout.

On sait que le camarade Mao Tsé Toung avait dit que la révolution n’était pas un dîner de gala. Mais quand même, il y a des limites.



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