Jean-Paul Lilienfeld: «La banlieue se ghettoïse aussi elle-même»


Jean-Paul Lilienfeld: «La banlieue se ghettoïse aussi elle-même»

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Je connais Jean-Paul Lilienfeld depuis 1997. S’il faut parler bien franc, c’est à l’âge de 10 ans que j’ai pour la première fois ri aux blagues de carabin de son deuxième film en tant que réalisateur, Quatre garçons pleins d’avenir. Par un coup du destin, ce n’est pas cette petite merveille de série Z qui a provoqué notre rencontre mais un film grave et sérieux, La Journée de la jupe (2009), qui me fit le contacter pour Causeur.

Dans cette fiction hyperréaliste, Lilienfeld met en scène Isabelle Adjani (Sonia Bergerac) en prof de lettres excédée par les incivilités à répétition qui l’empêchent de dispenser ses cours. Un matin, Mme Bergerac confisque le revolver tombé du sac d’un de ses élèves puis… braque sa classe en exigeant l’instauration d’une journée annuelle de la jupe dans tous les établissements scolaires. Une folie ? L’idée est de permettre aux jeunes filles de pouvoir afficher leur féminité sans subir le harcèlement et les brimades de leurs condisciples mâles. Summum de la démence, cette enseignante réclame le respect de la laïcité à l’école de la part de mini-machos n’ayant que le Coran à la bouche.

Entre injures sexistes, antisémites, et violences infligées à l’autre sexe, ces collégiens issus de la France black-blanc-beur montrent un visage de la banlieue rarement montré au cinéma, où on préfère souvent le discours larmoyant de la sociologie de l’excuse.

Réalisateur de cinq films, scénariste de trois autres, le jeune quinqua Lilienfeld n’a pas sa langue dans sa poche lorsqu’il est question de sujets aussi sensibles que l’intégration, la laïcité ou l’islam. Comme l’ont démontré les attentats de janvier et leurs suites, La Journée de la jupe se joue hélas tous les jours sous les préaux de ces territoires perdus pour la République, la France et une certaine idée de l’égalité.

 

Causeur. J’ai lu que l’idée de La Journée de la jupe vous était venue pendant les émeutes en banlieue de novembre 2005…

Jean-Paul Lilienfeld. Oui, en 2005, j’ai vu à la télévision une mère maghrébine qui disait : « Le soir, je me poste devant ma porte pour empêcher mes fils de sortir, et, dès que je dors, ils m’enjambent et ils vont dans la rue. » Derrière, on voyait des images de cocktails Molotov envoyés contre des CRS. Une chose m’a sauté aux yeux : sur ces images, on ne voyait pas une seule fille ! Il se trouve que j’ai vécu à Créteil jusqu’à 18 ans. À l’époque, quand on faisait des conneries, c’était garçons et filles ensemble, cette séparation des sexes n’existait pas. Ce reportage, qui montrait la non-mixité dans nos banlieues, a agi comme un déclic. Par ailleurs, je tournais depuis pas mal de temps autour de l’école. La combinaison des deux ingrédients a donné La Journée de la jupe.

Quel est le poids, selon vous, des facteurs culturels dans la brutalité des jeunes que vous montrez ?

Un poids énorme, et paradoxalement le phénomène va en s’aggravant. La première génération d’immigrés arrivés avec leur bagage culturel avait tendance à observer ce qui se passait et à essayer tant bien que mal de se conformer aux usages du pays d’accueil. Bien évidemment, les immigrés portugais, par ailleurs très mal considérés, ont eu beaucoup moins de mal à intégrer les codes de la société française, car leur culture était moins éloignée de la nôtre. Mais le plus grave, c’est que chez les enfants et petits-enfants d’immigrés afro-maghrébins, l’assimilation a régressé au profit de ce que j’appelle la « fierté de substitution ». Ils s’arc-boutent de plus en plus à leurs particularités – ce qui n’est pas en soi une mauvaise chose, sauf qu’en l’occurrence ils s’accrochent aux traits les moins aimables de leur culture, en particulier le statut inégalitaire des femmes, qui persiste tant au sud de l’Europe que dans les pays du Maghreb.

Curieusement, les générations nées en France et les gens arrivés dans les dernières vagues d’immigration partagent la même aspiration identitaire, définie par un mot : « islam ». Quel rôle le renouveau de l’affiliation religieuse a-t-il, selon vous, joué dans la crise des banlieues ?

Un rôle considérable. Au regard de cette réalité, le catéchisme du déni – « pas d’amalgame », « l’islamisme n’a rien à voir avec l’islam » – est à mourir de rire. Vous imaginez quelqu’un vous dire : « Je suis alcoolique, mais pas d’amalgame, cela n’a rien à voir avec l’alcool » ?[access capability= »lire_inedits »] Bien sûr, de même que tous les consommateurs d’alcool ne sont pas alcooliques, tous les musulmans ne sont pas islamistes. Reste que tous les islamistes sont musulmans, puisqu’ils se réclament de l’islam. Le non-musulman doit donc se débattre avec des messages contradictoires : les versets coraniques que citent les tueurs islamistes existent bel et bien ; mais les sourates invoquées par les musulmans pacifiques pour légitimer leur pratique paisible de la religion existent tout autant. Je m’engueule souvent avec mes copains musulmans car je trouve que leur communauté ne dénonce pas assez ses brebis galeuses. Il y a un déficit terrible de prise en main chez les musulmans, alors que des chrétiens et des juifs se lèvent en masse contre leurs extrémistes.

Ce silence de la majorité silencieuse a sans doute à voir avec la pression communautaire qui s’exerce sur le « mauvais » musulman et sur celui qui « trahit » la loi du groupe. Comment expliquez-vous que, dans nos quartiers, l’individu s’efface si souvent derrière sa communauté ?

Au début des années 1980, des intellectuels nous serinaient qu’il fallait regrouper les immigrés issus d’un même village dans le même immeuble, et même parfois construire un patio interne comme au pays, afin de rendre la rupture avec leurs origines moins radicale et moins traumatisante. Et le pire, c’est que je suis persuadé que ceux qui tenaient ces discours dégoulinants de bienveillance pensaient sincèrement bien faire.

Voulez-vous dire qu’au nom du droit à la différence on a sciemment organisé la ghettoïsation qu’on dénonce aujourd’hui à grand bruit ?

On a effectivement ghettoïsé ces gens, mais ils se sont aussi ghettoïsés tout seuls en rendant la vie impossible aux habitants qui étaient là depuis dix, vingt ou trente ans, et qui ont fini par partir. Prenez l’exemple de ma belle-mère, qui habite depuis quarante-cinq ans une HLM du 19e arrondissement. Autrefois, y vivaient des Français dits de souche, des juifs séfarades, des Arabes, des Noirs, et cela se passait plutôt bien. Peu à peu, le nombre d’Arabes et de Noirs a augmenté, tant et si bien qu’il ne reste plus que deux familles juives dans l’immeuble, celle de ma belle-mère et une autre, à l’âge très avancé. Eh bien, les deux boîtes aux lettres défoncées en permanence sont celles des juifs. Plutôt qu’affronter cette réalité embarrassante, il est tellement confortable de culpabiliser à l’infini en répétant : « Nous sommes terriblement coupables, nous les avons entassés ensemble et nous payons le prix de nos fautes. »

Ce lamento m’évoque une phrase qu’Isabelle Adjani, alias Simone Bergerac, excédée, adresse à ses élèves dans La Journée de la jupe : « Vous ne pouvez pas mettre la responsabilité sur les autres, dans votre vie. Ce n’est pas possible. » Lorsque Manuel Valls parle d’apartheid en France, risque-t-il de conforter le sentiment d’irresponsabilité absolue des jeunes de banlieue ?

C’est tellement évident…, les victimes sont forcément innocentes, non ? Je ne sais pas si ces jeunes sont des victimes, mais, de toute façon, je ne crois pas une seconde que le comportement des individus s’explique par l’ostracisme dont ils ont été victimes et encore moins par le mal fait à leurs ancêtres. Si les choses se passaient ainsi, les enfants des boat people arrivés en 1979, qui en ont sacrément bavé, devraient générer la même proportion de comportements violents que les jeunes de banlieue, ce qui est loin d’être le cas. Du reste, avec ce raisonnement, mes grands-parents, qui ont été obligés de se cacher pendant la guerre, auraient dû devenir les plus grands assassins de la terre, et moi avec !

On croyait ce genre de crimes réservé à la génération de vos grands-parents, et l’antisémitisme tue à nouveau en France. Mettons les pieds dans le plat : si la tuerie de l’Hyper Cacher n’avait pas été précédée par l’attentat contre Charlie Hebdo, aurait-on vu des millions de Français défiler le 11 janvier ?

Non, personne ne serait descendu dans la rue. La meilleure preuve, c’est qu’après les affaires Halimi, Merah, Nemmouche, on n’a vu aucune grande mobilisation. Cela dit, je peux comprendre que l’assassinat de gens connus qui font partie de l’imaginaire culturel de plusieurs générations comme Wolinski, Cabu ou Charb suscite une émotion plus grande que la mort d’inconnus.

Une fausse note a terni ce grand moment de concorde nationale : on a bien plus défilé à Bordeaux ou à Lyon qu’à Marseille, où on n’a recensé que 60 000 manifestants. La réticence des habitants de la première ville multiculturelle de France à condamner publiquement le terrorisme islamiste ne vous a certainement pas échappé…

Même si j’avais décidé de ne pas aller marcher, car par le passé j’avais défilé seul en hommage aux victimes des précédents crimes antisémites, je me suis retrouvé à Marseille chez un ami le jour de la manifestation. Un beur m’a abordé : « Oh putain, je n’ai jamais vu aussi peu de frères sur le Vieux-Port ! » Il est vrai que, ce jour-là, on croisait beaucoup moins d’Arabes que d’habitude sur le Vieux-Port. Et tous les Marseillais que j’ai rencontrés m’ont confirmé qu’il y avait peu de monde dans les cortèges.

Le plus cocasse, c’est que non seulement les médias l’ont vu, mais qu’ils l’ont montré. Mais ils n’ont pas vu ce qu’ils montraient – « ne pas voir ce qu’on montre » : Alain Finkielkraut a un jour donné cette définition du politiquement correct. La flopée de reportages, tribunes et analyses sur « la France qui n’était pas Charlie » ne laissait aucun doute sur le fait que c’était celle des « quartiers », mais le remarquer, cela aurait été «  jeter de l’huile sur le feu », formule rituelle employée par Chirac et d’autres sur les caricatures de Mahomet. C’est le même principe de précaution qui a inspiré le refus de Xavier Darcos, alors ministre UMP de l’Éducation, de diffuser La Journée de la jupe dans les collèges et lycées au prétexte qu’il ne « reflétait pas la réalité ». Six ans plus tard, la gauche fait-elle preuve de la même prudence ?

Sans aucun doute. En tout cas, vous voyez bien que la gauche n’a pas le monopole de l’aveuglement ! D’ailleurs, même la forteresse Éducation nationale a cédé face au réel : beaucoup de profs ont été très sensibles à La Journée de la jupe et l’ont projeté dans leurs classes. Et cela m’a beaucoup amusé que le film séduise des gens radicalement opposés sur le plan politique. J’ai été invité aussi bien par Génération France, le club de Jean-François Copé, qu’à la fête de Lutte ouvrière ! Comme il fallait s’y attendre, chacun prenait dans le film ce qui lui convenait et faisait l’impasse sur ce qui ne cadrait pas avec son dogme.

Donc, les fans de gauche ont trouvé dans le film la confirmation de leur explication par le social ?

Oui, ils ne voyaient que la peinture sociale, la description des difficultés spécifiques que rencontraient ces jeunes, en passant à côté de tout le reste. Et quand ils le voyaient, ce reste, ils étaient fous de rage. À Lutte ouvrière, pendant le débat qui a suivi la projection, une militante m’a quasiment insulté à cause du message prétendument raciste du film. En grands démocrates, les organisateurs lui ont arraché le micro, et il a fallu que j’aille le lui rendre en lui demandant de terminer de m’injurier pour que je puisse lui répondre !

Cocasse ! Je me demandais comment les jeunes acteurs du film avaient réagi au scénario et aux dialogues parfois très crus.

Comme ils viennent tous d’endroits un peu difficiles, la réalité que raconte le film leur est familière. Ils n’y ont rien vu de choquant ou de mensonger, même si, pour les besoins du scénario, j’ai concentré plusieurs problèmes dans une intrigue. Ils savaient bien que ça se passe comme ça. Une journaliste de L’Humanité venue sur le tournage a interpellé mes jeunes acteurs : « Vous rendez-vous compte de ce qu’on vous fait véhiculer ? Avez-vous conscience qu’on vous manipule ? » C’était du pur néocolonialisme ! Il faut vraiment prendre ces jeunes pour des cons pour penser qu’ils ont travaillé plusieurs mois sur un film sans comprendre ce qu’ils disaient.

Cette journaliste me rappelle le jeune prof démissionnaire que joue Stéphan Guérin-Tillié dans La Journée de la jupe : le Coran dans sa sacoche, il laisse tout passer à ses élèves et leur cite des versets pour respecter leur environnement culturel…

Ce prof, c’est l’incarnation de la lâcheté. Je crois que beaucoup de discours de l’excuse sont également le fruit d’une énorme lâcheté qui évite d’affronter les difficultés. On justifie à posteriori sa peur par une pensée humaniste et bienveillante, tout à fait respectable si elle est payée de retour, mais qui devient ridicule face à des gens qui jouent selon d’autres règles et refusent les lois et les usages qui permettent de vivre ensemble. Il faut obliger tout le monde à les respecter, s’il le faut par la contrainte, qui, qu’on le veuille ou pas, reste indispensable au bon fonctionnement de la société.

À la fin du film, ces effrontés découvrent avec stupéfaction que leur prof Mme Bergerac est fille d’immigrés algériens. Un détail m’a étonné : dans les derniers plans, vous réservez un enterrement musulman à cette enseignante que l’on pensait athée. Est-ce pour échapper au procès en islamophobie ?

Pas du tout. De toute façon, je n’y ai pas échappé ! Sonia Bergerac était athée, mais pas ses parents, d’où son enterrement musulman. J’ai voulu montrer que la pratique de ce rite musulman n’était pas du tout incompatible avec la mixité, ni avec la présence de filles en jupe. Et je voulais conclure le film sur la possibilité d’une cohabitation intelligente pour éviter les malentendus que j’avais anticipés dès l’écriture du scénario. Cela m’a rappelé un incident arrivé il y a trente ans, pendant le tournage de L’Œil au beur noir. Me voyant jouer dans une scène où je frappais Smaïn, un passant est venu me féliciter : « Qu’est-ce que tu lui as mis, au bougnoule ! » – le film dénonçait justement le racisme. Avec La Journée, je n’avais aucune envie de susciter la sympathie de gens qui trouvent les Arabes haïssables pour des causes génétiques.

Vous n’avez pas votre langue dans la poche. Je m’étonne que le show-business n’ait pas encore eu votre peau…

Mon discours n’est pas conforme à ce qu’il faut dire normalement dans ce milieu, et il provoque sans doute des préventions contre mon travail. Si Arrêtez-moi, mon dernier film, avec Sophie Marceau, s’est fait massacrer par la critique d’une manière incroyable, c’est aussi parce que tous les journalistes bien-pensants qui avaient descendu La Journée de la jupe ont été vexés par son succès. Pensez-donc : il a récolté 22 prix dans le monde entier !

Belle revanche, d’autant que La Journée de la jupe a été vu par plus de 2 millions de téléspectateurs d’Arte ! Les producteurs de cinéma ont-ils manqué de nez en refusant de le financer ?

Non, car ce n’est pas pour des raisons financières qu’ils ont reculé, mais par méfiance ou prudence idéologique. Presque tous les distributeurs que j’ai rencontrés ont commencé par me dire qu’ils avaient trouvé le scénario formidable… avant de conclure qu’ils n’allaient pas le faire. J’ai eu droit à tous les fantasmes possibles et imaginables. L’un craignait une fatwa, l’autre que sa maison saute, bref, tous se censuraient. Il faut dire que mon propos était plus difficile à entendre que celui de François Bégaudeau dans Entre les murs.

Puisque vous me tendez la perche, La Journée de la jupe est un peu l’anti-Entre les murs¸ film qui met en scène un prof dépassé par ses élèves faisant contre mauvaise fortune bon cœur, puisqu’il se résout à devenir leur copain…

Oui, je me souviens d’ailleurs d’une émission de Canal+ à laquelle Bégaudeau était invité. Après avoir regardé la bande-annonce de La Journée, il a craché dessus : « Pff, c’est un film de droite ! » Bien sûr, il ne l’avait pas vu. Pour les gens comme Bégaudeau, il aurait été tellement plus simple que La Journée de la jupe soit un film de droite…

Et quand bien même ? Ce serait grave de faire un film de droite ?

Pas du tout. « Droite » et « gauche » ne sont pas des gros mots, juste des vieux mots. J’ai fait un film de moi, ce qui n’est déjà pas si évident. Mais dans l’esprit de Bégaudeau, un « film de droite » ne peut véhiculer que des choses stupides et négatives. À croire que le monopole du penser bien est forcément de gauche. Ces gens qui traitent de réactionnaire quiconque n’adhère pas à leur pensée ne décrochent pas d’une antique conception du monde, vaguement liftée, qui date quand même du xixe siècle. C’est à mourir de rire, encore que cette idéologie ait fait les preuves de sa nocivité. Une partie de ma famille vivait en Hongrie. À l’époque, on me disait : « Le communisme, le socialisme, ce n’est pas ça », de même qu’on répète aujourd’hui : « L’islam ce n’est pas ça ». En réalité, les idéologies et les religions sont ce qu’on en fait au pouvoir. Et même si on me démontre que leurs applications n’ont rien à voir avec le mode d’emploi originel et que Mahomet n’a pas plus inventé le djihadisme que Marx le stalinisme, nous ne vivons pas en Théorie, sauf dans les bars hype où des gens bien ont des idées sur tout.[/access]

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*Photo : Eckehard Schulz/AP/SIPA/Germany_Berlin_Film_Festival_BFF115/0902061335

Mars 2015 #22

Article extrait du Magazine Causeur



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