Accueil Médias Causeur n°52 : A-t-on le droit de critiquer l’islam ?

Causeur n°52 : A-t-on le droit de critiquer l’islam ?


Causeur n°52 : A-t-on le droit de critiquer l’islam ?

Si Stendhal a dicté La Chartreuse de Parme en 52 jours, il nous a fallu un peu moins de temps pour vous offrir le dernier avatar de Causeur, estampillé du même chiffre. Nous pouvons nous enorgueillir d’un nouveau numéro en écho direct avec l’actualité la plus pétaradante : « A-t-on le droit de critiquer l’islam ? », le thème de notre dossier central, est sur toutes les lèvres des médiatiques depuis quelques semaines. Vidéo parodiant la vie de Mahomet, caricatures de Charlie Hebdo, émeutes dans le monde arabo-musulman, attentat, lynchages, appels à la liberté puis à la responsabilité, ou l’inverse : cette spirale donne facilement le tournis, surtout lorsqu’elle se solde par le démantèlement d’une cellule terroriste hexagonale.

Notre marraine laïque Elisabeth Lévy ouvre ce dossier par un reportage photo chez Charlie Hebdo, journal satirique qui a déjà payé son audace à coups de cocktails Molotov et de menaces de mort, mené de main de maître avec la photographe Annie Assouline. Si dans son introduction, notre chère rédactrice en chef se fait l’avocate de la liberté de la presse contre les censeurs calottés, elle ne pose pas moins la question du sacré dans nos sociétés sécularisées. Aujourd’hui, nos tabous s’appellent racisme, -phobies, droits de l’homme, qui sont autant de lignes jaunes à ne pas dépasser, au risque de subir les foudres de farouches inquisiteurs humanistes.
Moins circonspect, Cyril Bennasar soutient mordicus le droit au blasphème comme une liberté chérie des démocraties occidentales. « Mourir pour Charlie » ? Voilà qui défrise le pourtant si bien coiffé Jacques de Guillebon, qui ne l’entend pas de cette oreille : Charb et ses compères dessinateurs ont-ils pensé à la vie de nos otages au Mali et en Somalie avant de monter sur leurs grands chevaux républicains ? Il y a là matière à débat, un mot vénéré entre tous chez Causeur… Au point que certains peuvent, à l’instar du toujours inspirant Bruno Maillé, renvoyer dos à dos identitarismes islamistes et occidentalistes comme des pathologies concurrentes occultant les enjeux essentiels de la modernité capitaliste.
En remontant aux textes bibliques et évangéliques, Paul Thibaud élabore une généalogie religieuse du blasphème qu’il confronte à l’incroyance contemporaine. Le blasphème moderne s’appelle négationnisme, objectent certains ! André Sénik leur réplique que la Shoah est un crime contre l’humanité et non une religion.
Un point de vue que ne répudieraient pas Ghaleb Bencheikh, Pascal Bruckner et André Gerin, tous trois interviewés dans ce dossier. Le premier, islamologue et anthropologue des religions, rappelle que le « blasphème » ne concerne pas les non-musulmans et que Dante n’a pas attendu les pitreries d’un cinéaste américain pour rudoyer Mahomet. Contre l’islam politique, il en appelle à l’esprit d’Averroès et à la réforme dans un monde musulman sclérosé. André Gerin, l’ancien député-maire communiste de Vénissieux, questionné par son frère d’armes Jérôme Leroy, réaffirme le bienfondé du combat contre l’islam politique, là où la plupart de ses camarades cultivent un irénisme si peu marxiste…
Interrogé par Elisabeth Lévy et Gil Mihaely, le philosophe Pascal Bruckner prend le parti des rares voix laïques et dissidentes de l’islam, soulignant au passage le complexe du décolonisé qui s’est emparé des anciens vassaux du califat ottoman, lesquels retournent leur désarroi contre l’Occident.

Après avoir parcouru l’histoire du blasphème au cinéma concoctée par Ludovic Maubreuil, vous pourrez vous prélasser sur nos pages culturelles. Pendant que Jérôme Leroy célèbre la misogynie littéraire d’Olivia Resenterra et de Patrick Gofman, experts ès mégères et « emmerdeuses », Charlotte Liébert-Hellman arpente le terrain pentu du féminisme de Claude Habib. Sans oublier les chroniques mensuelles de Roland Jaccard et François Taillandier, vous vous (re)plongerez dans les relations troubles entre les deux Philippe, Muray et Sollers, qu’ausculte Bruno Maillé dans un bel article en forme d’hommage à ces deux ombres tutélaires, avant de piquer une tête dans la piscine (post-)situationniste.

Repus d’actu ? Gardez-en un peu sous le coude pour découvrir l’ulcération d’un mystérieux parent d’élève, pédagogiste indigné, qui regrette l’arrivée de Jean-Paul Brighelli dans nos colonnes.

Bon, assez causé, commandez ce numéro ou abonnez-vous  et vous échapperez au Bonnet d’Âne de la rédaction !

 

Achat au numéro : 6,50 € ; Offre Découverte : 12,90 € (ce numéro + les 2 suivants) ; Abonnement 1 an : à partir de 34,90 €

Octobre 2012 . N°52

Article extrait du Magazine Causeur



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Traité budgétaire : mettre des noms sur les non
Article suivant Le Chinois Mo Yan Prix Nobel de Littérature 2012
est journaliste.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération